Jean-Noël Barrot alerte sur le rôle d’Elon Musk : « La démocratie est un trésor fragile »

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Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, s’est exprimé ce samedi au sujet de la récente victoire de Donald Trump et de la possible entrée d’Elon Musk dans son gouvernement. Dans un entretien au Parisien, le ministre a mis en garde contre les dérives numériques et les dangers que pourraient représenter pour la démocratie la mainmise d’intérêts particuliers sur les plateformes numériques, une référence implicite aux méthodes controversées d’Elon Musk sur Twitter depuis son rachat en 2022.

Un appel à la vigilance face aux réseaux sociaux

Jean-Noël Barrot souligne que la démocratie est « un trésor fragile » et exprime son inquiétude face au modèle de gouvernance promu par certains acteurs numériques. Alors qu’Elon Musk est pressenti pour un rôle dans le futur gouvernement Trump, Barrot redoute que le milliardaire n’applique à la politique américaine la même logique que celle adoptée pour la gestion de Twitter, marquée par un certain laxisme face à la régulation et une mise en avant des intérêts privés.

« Nous n’accepterons jamais que le débat public soit délocalisé sur des réseaux sociaux dérégulés aux mains d’intérêts particuliers, qu’ils soient américains ou chinois », a fermement déclaré Barrot. Il appelle ainsi à une régulation stricte des plateformes numériques, afin de garantir un espace public de débat sain et transparent, à l’abri des influences étrangères ou privées.

Le chef de la diplomatie française a également abordé le sujet de la dépendance militaire de l’Europe, qu’il considère comme une vulnérabilité stratégique. Selon lui, 80 % des équipements militaires des armées européennes proviennent de l’extérieur du continent, une situation « inacceptable » selon Barrot. Il plaide pour une autonomie stratégique renforcée de l’Europe dans les domaines militaire, industriel et commercial.

Pour le ministre, l’objectif est de préparer l’Europe à assurer sa propre sécurité, tout en maintenant et renforçant ses alliances internationales. Cette autonomie, précise-t-il, ne doit pas être interprétée comme une rupture avec les alliés traditionnels, mais bien comme une mesure visant à garantir la résilience européenne face aux crises géopolitiques.

Un espoir pour l’Ukraine

Barrot a également commenté la position de Donald Trump concernant le conflit en Ukraine, suggérant que, malgré certains discours, le président élu pourrait bien poursuivre le soutien américain au pays. Selon lui, Trump « est trop avisé pour accepter d’avaliser ce qui serait la plus grande annexion territoriale depuis 75 ans ». Une éventuelle capitulation face à la Russie, d’après Barrot, consacrerait « la loi du plus fort », une approche qu’il juge incompatible avec une paix juste et durable.

En conclusion, Jean-Noël Barrot adresse un avertissement clair sur l’importance de protéger les valeurs démocratiques dans un monde où l’influence de grandes puissances technologiques est en pleine croissance. Pour le ministre, les Européens doivent se préparer à défendre leurs intérêts et à préserver leur indépendance, tant numérique que militaire, afin de résister aux pressions extérieures.

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