Jean-François Kahn, journaliste et essayiste de renom, s’est éteint à l’âge de 86 ans. Fondateur des hebdomadaires L’Événement du Jeudi et Marianne, il laisse derrière lui un héritage journalistique majeur, marqué par sa quête de vérité et son goût pour l’analyse incisive. Sa disparition marque la fin d’une époque pour le journalisme d’investigation et de débat en France.
Penseur iconoclaste, Jean-François Kahn avait bâti sa carrière sur une vision exigeante du métier. De ses débuts comme reporter couvrant la guerre d’Algérie à ses enquêtes marquantes comme celle sur l’affaire Ben Barka, il a toujours privilégié le fond à la forme. Créateur de L’Événement du Jeudi en 1984 et de Marianne en 1997, il a su fédérer autour de lui des plumes engagées pour défendre la République et la liberté d’expression.
Esprit libre et anticonformiste, il se définissait comme un adepte du « centrisme révolutionnaire », capable de remettre en question les dogmes et de critiquer toutes les institutions, sans jamais sombrer dans la complaisance. Ses combats journalistiques étaient portés par une écriture vibrante et une volonté inébranlable de donner la parole à ceux qui la méritaient, des puissants comme des anonymes.
En parallèle de sa carrière journalistique, Kahn était également un auteur prolifique. Parmi ses nombreux ouvrages, Victor Hugo, un révolutionnaire et Comment on en est arrivé là ? témoignent de sa réflexion sur la société et son évolution. Jusqu’à ses derniers jours, il est resté fidèle à ses valeurs, s’exprimant sans relâche sur les enjeux politiques et sociaux de son temps.
Avec sa disparition, la France perd une voix incontournable, celle d’un journaliste passionné, toujours prompt à interroger, critiquer et débattre. Ses anciens collègues, lecteurs et admirateurs garderont en mémoire son intelligence vive, son éloquence et sa capacité à transcender les clivages pour éclairer les débats publics.