Après deux jours au cœur du cyclone, le leader de la France Insoumise s’est expliqué lundi 24 juin au soir sur le plateau de l’Événement, face à la journaliste Caroline Roux sur France 2. “Si c’est moi qui devait être Premier Ministre, j’exercerais cette fonction de telle ou telle manière. […] Mais, je voudrais que tout le monde l’entende : je ne suis candidat à rien” a-t-il clarifié.
Il avait annoncé quelques jours plus tôt sur le plateau de C l’hebdo sur France 5 avoir “l’intention de gouverner ce pays”. Une parole manifestement imprévue qui avait déclenché un torrent de réactions à gauche. Les différents chefs de file des partis du Nouveau Front Populaire s’étaient unanimement élevés contre cette idée, et de nombreuses figures politiques également, à droite comme à gauche. Jean-Luc Mélenchon “n’est pas le leader du Nouveau Front Populaire et il ne sera pas premier ministre” avait tranché Marine Tondelier (EELV) auprès de l’AFP. Certains avaient eu de plus vives réactions, comme François Hollande qui l’avait incité à “se taire”.
Mélenchon a même proposé des noms : Mathilde Panot, Manuel Bompard, Clémence Guetté, Éric Coquerel, Younous Omarjee sont selon lui capables de remplir le rôle de Premier Ministre en cas de victoire de la gauche aux législatives. “Je peux parfaitement être un ministre parmi d’autres, ou, ne pas être ministre du tout. Je ne fais pas une carrière de ce type. Tout ça c’est derrière moi”, a-t- précisé.
Le leader Insoumis a ensuite dénoncé la cabale médiatique et politique qui le visait : “C’est odieux. Qu’ai-je fait ?” Il ajoute : “pourquoi je serais le seul homme de gauche qui serait mis à l’oukase ?” et règle au passage ses comptes avec François Hollande “qui a détruit la gauche” et Raphaël Glucksmann qu’il a “dû payer de 100 circonscriptions” pour construire un accord avec le PS. Accord « dont on a l’impression qu’ils sont déjà en train de le trahir », conclu Jean-Luc Mélenchon.
Marie-E Desmaisons