Ils n’ont aucun lien de parenté mais abusent du mot « frère » pour appeler un ami. « Frère », « frérot », l’expression est aujourd’hui indétrônable dans le langage des plus jeunes. Cette tendance qui qui touche toutes les classes sociales a-t-elle séduit une autre génération ?
Hier dans un article consacré à ce phénomène, le Parisien a donné la parole à plusieurs parents, qui, par mimétisme ont épousé le langage courant de leurs enfants. Si certains ne tolèrent pas qu’on les appelle « daron ou daronne », comme Laurent qui s’autorise tout de même des « MDR » (mort de rire), dans ses textos, d’autres se mettent à utiliser les mêmes expressions que leurs ados. Par exemple, Cécile, infirmière de 46 ans, n’hésite pas à placer « OKLM », « seum » ou « cheum » dans ses échanges SMS avec sa fille.
Il arrive que quelques sorties spontanées les trahissent. « Sans faire exprès, mes deux garçons m’appellent frère ou cousin, là, je n’accepte pas, prévient Fouzia, 48 ans. Je leur dis : On n’est pas dans la rue, je suis votre mère ! » Mais à force de les entendre, la maman a adopté leur langage. Elle ponctue ses phrases de « T’as capté ? » Et quand ses enfants refusent de l’aider, elle s’énerve : « Wesh, qu’est-ce que tu comprends pas dans le fait de descendre la poubelle ? »
Le risque en reprenant les tics linguistiques de leurs enfants, c’est de devenir ringards, voire gênants. Delphine appelle ses enfants comme ils la nomment : « frérot » et ça les rend dingue. « Le pire, c’est quand je me trompe sur les différents stades de l’état amoureux : bail, prébail, précouple, couple… Là ils me regardent vraiment avec des têtes affligées : Trop de gênance, maman. »
Franck Dubosc : papa cool ? Il y a quelques semaines, le comédien se confiait au micro de Bernard Montiel : « En ce moment, par exemple, quand je dis quoi, ils répètent après moi ‘quoiquoubé’. Et ça arrive quinze fois par jour. » S’il apprécie d’être taquiné par ses deux fils adolescents il pose quand même ses limites quand ses garçons n’emploient pas les termes adaptés. « Ils m’appellent frère, frérot » je n’accepte pas (…) Ils me tapent la main, ils me font un check. Non, mais, j’ai l’air de quoi ? »