Japon : Shigeru Ishiba reste Premier ministre malgré la défaite du PLD et promet des réformes

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Le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, a affirmé lundi son intention de rester au pouvoir, malgré la lourde défaite subie par son parti, le Parti libéral-démocrate (PLD), lors des élections législatives anticipées du 27 octobre. Il justifie sa décision par la nécessité d’éviter un « vide politique » dans un contexte de crise. « Je veux remplir mon devoir, qui est de protéger la vie des gens, de protéger le Japon », a déclaré Ishiba lors d’une conférence de presse à Tokyo, soulignant qu’il ne souhaitait pas, pour le moment, élargir la coalition au pouvoir.

Un revers électoral historique

La perte de la majorité parlementaire par le PLD, qui gouverne le pays presque sans interruption depuis les années 1950, constitue un revers majeur pour le Premier ministre et son parti. Selon les projections de la NHK, le PLD n’aurait pas réussi à obtenir les 233 sièges nécessaires pour une majorité absolue, un scénario inédit depuis 2009. À l’inverse, le principal parti d’opposition, le Parti démocrate constitutionnel (PDC), semble avoir enregistré une progression significative en passant de 96 à 148 sièges.

Ce résultat marque un échec pour Ishiba, qui avait convoqué ces élections dans l’espoir de consolider sa position politique. Le contexte économique difficile, marqué par l’inflation, ainsi qu’un scandale financier lié à des fonds occultes au sein du PLD, ont alimenté la colère des électeurs et contribué à ce qui pourrait être le pire score du parti en 15 ans.

Face à cette situation, le Premier ministre a annoncé des « réformes fondamentales » visant à restaurer la confiance des citoyens, notamment en ce qui concerne la transparence des financements politiques. Cependant, il n’envisage pas pour le moment d’élargir la coalition au pouvoir, préférant explorer la possibilité d’un gouvernement minoritaire. « Je pense qu’il nous faut commencer par des discussions approfondies avec les élus pour envisager leur participation, sans précipitation », a-t-il précisé.

Les défis à venir pour le Japon

Cette instabilité politique complique les perspectives économiques du pays, notamment les efforts de la Banque du Japon (BOJ) pour ajuster ses politiques monétaires après des décennies de mesures de stimulation. La perte de la majorité parlementaire pourrait également pousser le gouvernement à adopter des politiques fiscales plus expansionnistes pour apaiser les électeurs, tout en se préparant à des négociations avec les petits partis d’opposition sur des projets de loi cruciaux.

L’avenir de Shigeru Ishiba reste incertain, avec des pressions croissantes au sein de son propre camp pour envisager une nouvelle direction. Malgré cela, il reste déterminé à poursuivre son mandat, arguant que son maintien en poste est nécessaire pour la stabilité du Japon.

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