« J’ai pété un câble » : Nicolas Turquois revient sur son altercation avec Antoine Léaument

29 novembre, 2024 / Entrevue

Ce Jeudi soir, lors des débats autour de l’abrogation de la réforme des retraites proposée par La France insoumise (LFI), la tension a atteint son paroxysme à l’Assemblée nationale. Nicolas Turquois, député MoDem de la Vienne, s’est emporté contre Mickaël Bouloux, député socialiste, avant de s’approcher de manière menaçante d’Antoine Léaument, député LFI. L’incident a nécessité l’intervention des huissiers et de Marc Fesneau, chef de file des députés MoDem.

« J’ai pété un câble » : Nicolas Turquois reconnaît ses torts

Invité de plusieurs médias ce vendredi matin, Nicolas Turquois a admis avoir perdu son sang-froid. « J’ai pété un câble », a-t-il déclaré sur BFMTV, tout en exprimant ses regrets quant à son attitude envers Mickaël Bouloux, à qui il a promis de présenter ses excuses. En revanche, il a refusé d’en faire de même pour Antoine Léaument, qu’il accuse de l’avoir insulté.

Selon le député MoDem, son éclat de colère a été provoqué par la diffusion d’une liste par LFI, où figuraient les noms des parlementaires ayant déposé des amendements contre l’abrogation de la réforme des retraites. « Cette liste a été envoyée à mes proches, et cela, je ne l’accepte pas », a-t-il affirmé, qualifiant ces pratiques d’« indignes » et contraires aux valeurs démocratiques.

La soirée a été marquée par une vive confrontation entre Nicolas Turquois et Antoine Léaument. Ce dernier a affirmé que le député MoDem avait tenté de le frapper, une accusation que l’intéressé a niée en bloc. « Je n’ai jamais eu l’intention de lui asséner une beigne », a assuré Nicolas Turquois, ajoutant qu’il s’était « approché de façon dynamique ». Une vidéo partagée sur les réseaux sociaux montre le député MoDem retenu par ses collègues, avant de quitter l’hémicycle.

Réactions politiques

Les réactions à cet incident n’ont pas tardé. Antoine Léaument a dénoncé une tentative d’intimidation, tandis que Manuel Bompard, député LFI, a qualifié la défense de Nicolas Turquois de « honte ». « Rien ne justifie de s’en prendre physiquement à des députés », a-t-il écrit sur X (ex-Twitter).

Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a également condamné ces débordements. « C’est affligeant et cela nuit à l’image des élus », a-t-elle déclaré sur France 2.

Ce n’est pas la première fois que Nicolas Turquois se retrouve au cœur d’une polémique. En février 2020, il avait provoqué un incident de séance en lançant à l’opposition : « La République, c’est nous, et vous, vous n’êtes rien. » Plus récemment, en juillet 2024, il avait été expulsé de l’hémicycle après une altercation verbale avec des députés du Rassemblement national.

Vers une discussion au Bureau de l’Assemblée

Xavier Breton, président de séance, a indiqué que cet incident serait abordé lors de la prochaine réunion du Bureau de l’Assemblée nationale. Cet épisode s’ajoute à une série de tensions croissantes entre les groupes parlementaires, dans un contexte marqué par des débats toujours plus polarisés.

Nicolas Turquois, malgré ses excuses partielles, a insisté sur son rôle d’homme politique mais aussi d’homme de famille : « Ce que j’ai fait est humain. Quand on s’en prend à mes proches, je ne peux pas rester indifférent. »