Israël rejette l’idée d’un État palestinien, jugé « irréaliste » dans le contexte actuel
Le 11 novembre 2024, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a exprimé des réserves fermes quant à la possibilité de créer un État palestinien, jugeant cette option « irréaliste » lors d’une conférence de presse à Jérusalem. Interrogé sur la perspective de relancer les accords d’Abraham sous une nouvelle présidence américaine de Donald Trump et l’éventualité de normaliser les relations entre Israël et l’Arabie saoudite en échange d’un État palestinien, M. Saar a répondu de manière concise : « En un mot ? Non. »
Pour justifier cette position, il a affirmé qu’un État palestinien indépendant pourrait devenir un « État Hamas », en référence au mouvement islamiste palestinien qui contrôle Gaza depuis 2007. Selon Saar, les tentatives précédentes, comme le retrait israélien unilatéral de Gaza en 2005 et le processus de paix d’Oslo des années 1990, n’ont pas amélioré la sécurité israélienne, mais l’ont au contraire aggravée.
Le ministre a également fait une distinction importante par rapport à l’ONU, affirmant qu’Israël considère la Cisjordanie, appelée « Judée et Samarie » par les autorités israéliennes, comme un territoire « disputé » et non « occupé ». Il a souligné l’existence de plusieurs centaines de milliers de colons juifs dans cette région, vivant aux côtés de trois millions de Palestiniens.
Cette position d’Israël intervient au moment où un sommet extraordinaire de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique se tient à Riyad, en Arabie saoudite. Les représentants de plus de 50 pays musulmans et arabes discutent des « agressions continues d’Israël » dans les territoires palestiniens et au Liban, et appellent à une alliance internationale soutenant un État palestinien souverain.
Lors de ce même sommet, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a réaffirmé l’engagement palestinien envers une paix négociée et a réitéré son appel pour un État palestinien pleinement indépendant et souverain. « La sécurité et la stabilité ne peuvent être obtenues qu’en éliminant l’occupation et en obtenant notre souveraineté, » a déclaré M. Abbas, commémorant les 20 ans de la disparition de Yasser Arafat, ancien dirigeant de l’OLP.
La déclaration de Gideon Saar souligne les divergences profondes entre Israël et les représentants palestiniens et arabes sur l’avenir du territoire. Tandis qu’Israël écarte la solution de deux États en raison de préoccupations sécuritaires, les pays arabes réunis à Riyad cherchent activement des moyens de soutenir la création d’un État palestinien.