Le dimanche 22 septembre 2024, des soldats israéliens ont mené une descente dans les bureaux de la chaîne d’information qatarie Al Jazeera, situés à Ramallah en Cisjordanie occupée, et ont ordonné leur fermeture pour une durée de 45 jours. Cette intervention survient dans un contexte où la chaîne est déjà interdite de diffusion en Israël depuis mai dernier. Al Jazeera a fermement condamné cette décision, la qualifiant d’« acte criminel » et d’attaque contre la liberté de la presse.
Un contexte de restrictions croissantes contre la presse étrangère
La fermeture des bureaux de Al Jazeera s’inscrit dans une série de mesures prises par le gouvernement israélien à l’encontre de la chaîne depuis le début de l’année. Le 12 septembre, Israël avait déjà révoqué les accréditations de plusieurs de ses journalistes. Ces actions sont justifiées par une loi adoptée en avril 2024, permettant à l’État hébreu de prendre des sanctions contre les médias étrangers jugés « menaçants pour la sécurité nationale ».
L’armée israélienne a justifié son intervention en affirmant que les bureaux de Al Jazeera étaient « utilisés pour inciter à la terreur et soutenir des activités terroristes ». La chaîne est accusée de mettre en danger la sécurité et l’ordre public dans la région. Ces accusations ont été régulièrement démenties par Al Jazeera, qui dénonce une campagne de harcèlement ciblant ses journalistes.
Condamnations internationales et inquiétudes pour la liberté de la presse
En réaction à cette fermeture, Al Jazeera a publié un communiqué dénonçant une attaque contre les principes mêmes du journalisme. À Doha, la chaîne a réitéré que les forces israéliennes prennent systématiquement pour cible ses employés, notamment à Gaza, où quatre membres de son personnel ont été tués depuis le début des hostilités en 2023.
Plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse ont également exprimé leurs inquiétudes. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a appelé les autorités israéliennes à « cesser de harceler Al Jazeera » et à garantir l’accès à l’information dans une région marquée par un conflit intense.
Cette fermeture des bureaux de Al Jazeera à Ramallah marque une escalade dans les tensions entre Israël et les médias internationaux couvrant le conflit israélo-palestinien. Alors que les journalistes de la chaîne qatarie continuent de couvrir les événements en Cisjordanie et à Gaza, ils sont régulièrement accusés par Israël d’être liés à des organisations terroristes, notamment le Hamas. Ces allégations ont toujours été rejetées par la chaîne.
L’escalade des mesures contre Al Jazeera pourrait exacerber les tensions dans la région, alors que la liberté de la presse et l’accès à l’information restent des enjeux cruciaux dans le cadre du conflit israélo-palestinien.