Israël a informé officiellement l’Organisation des Nations Unies de l’annulation de son accord avec l’Agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), un partenariat en place depuis 1967. Cette décision, votée la semaine dernière par le Parlement israélien (Knesset), ordonne la fermeture de l’agence dans les territoires sous contrôle israélien, y compris Jérusalem-Est, Gaza, et la Cisjordanie, sous trois mois.
Israël accuse l’UNRWA d’être infiltrée par le Hamas, une organisation qualifiée de terroriste par Israël, ce qui en fait la « bête noire » du gouvernement israélien depuis la reprise des hostilités dans la bande de Gaza. Selon le ministère israélien des Affaires étrangères, l’UNRWA n’agit plus comme une organisation neutre. L’agence est notamment accusée d’avoir employé des membres du Hamas et d’avoir permis la dissimulation d’armes dans certaines de ses infrastructures.
L’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon, a justifié cette décision en affirmant que « l’UNRWA est contrôlée par le Hamas à Gaza » et a ajouté qu’Israël n’a pas l’intention de « coopérer avec des organisations qui promeuvent le terrorisme contre l’État d’Israël ».
Conséquences humanitaires et réactions internationales
La décision a suscité de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale et de l’ONU, en particulier du Secrétaire général António Guterres, qui a averti des conséquences humanitaires graves et a estimé que la fermeture de l’UNRWA pourrait contrevenir à la Charte des Nations Unies. En réponse, la Norvège envisage de présenter une résolution devant l’Assemblée générale de l’ONU pour obtenir un avis de la Cour internationale de justice sur la légalité de cette décision.
L’UNRWA joue un rôle crucial en apportant une aide humanitaire à plus de 5,9 millions de réfugiés palestiniens, notamment en matière d’éducation, de santé et de distribution alimentaire. Bien qu’Israël ait assuré qu’il continuerait à faciliter l’aide humanitaire en coopération avec d’autres agences de l’ONU, telles que le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’UNICEF, ces organismes ont averti qu’ils auraient des difficultés à combler le vide laissé par l’UNRWA.
Alors que la guerre se poursuit dans la bande de Gaza, Israël mène aussi des offensives contre le Hezbollah au Liban, accusé d’être un allié de l’Iran. La crise humanitaire s’aggrave chaque jour pour les deux millions de personnes vivant dans l’enclave palestinienne, où des frappes aériennes israéliennes ont tué dimanche trente Palestiniens. Cette situation continue d’exacerber la tension entre Israël et ses voisins ainsi qu’avec plusieurs pays occidentaux préoccupés par l’ampleur des pertes humaines et la précarité des conditions de vie dans la région.
La rupture de l’accord avec l’UNRWA, perçue comme une escalade significative, pourrait avoir des répercussions sur la politique internationale d’Israël et son statut à l’ONU. Certains diplomates estiment qu’une suspension des droits de vote d’Israël à l’Assemblée générale pourrait être envisagée, si aucune solution n’est trouvée pour garantir l’aide humanitaire aux réfugiés palestiniens.