Dans la nuit de jeudi à vendredi, Israël Katz a prêté serment en tant que nouveau ministre de la Défense israélien devant le Parlement, succédant à Yoav Gallant, remercié deux jours plus tôt par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Cette nomination intervient dans un contexte tendu, alors qu’Israël est engagé dans une guerre intense contre Gaza.
Le limogeage de Gallant s’est produit suite à des désaccords profonds avec Netanyahu sur la gestion de la guerre à Gaza et sur les décisions militaires. Dans une lettre adressée à Gallant, Netanyahu a souligné que la « confiance mutuelle » était essentielle en temps de guerre, précisant que cette confiance s’était érodée au fil des mois.
Israël Katz, surnommé le « bulldozer » pour sa détermination, a été ministre des Finances, ministre du Renseignement et chef de la diplomatie, et est membre depuis longtemps du cabinet de sécurité. Sa nomination est perçue comme un choix visant à consolider l’unité au sein du gouvernement pour affronter les défis militaires actuels. Dès sa prise de fonctions, Katz a promis de vaincre les « ennemis » d’Israël, en évoquant une stratégie résolue face aux menaces extérieures.
La nomination de Katz a entraîné un remaniement : Gideon Saar, ministre sans portefeuille et rival de longue date de Netanyahu, prend la tête du ministère des Affaires étrangères. Son arrivée dans cette fonction pourrait apporter une nouvelle orientation à la diplomatie israélienne, en pleine période de tensions internationales.
Une crise au cœur de la politique israélienne
La destitution de Gallant a provoqué des réactions vives à travers Israël, y compris des manifestations. Gallant, un ancien général respecté pour sa rigueur militaire, avait suscité des controverses en appelant à la conscription de milliers de jeunes hommes issus de la communauté ultra-orthodoxe, une question délicate et source de tension au sein de la coalition gouvernementale, soutenue par les partis ultra-orthodoxes. Ce projet, qui remet en cause un statut en vigueur depuis la création de l’État d’Israël en 1948, est au cœur des débats politiques israéliens depuis plusieurs années. Yaïr Lapid, chef de l’opposition, a exhorté Katz à défendre les intérêts des soldats et à rejeter ce projet de loi.
Depuis la nomination de Katz, des familles israéliennes ont appelé le nouveau ministre de la Défense à prioriser les négociations pour libérer les otages encore retenus dans la bande de Gaza. Le Forum des familles des otages a exprimé sa préoccupation face au « changement soudain » à la tête de la Défense, qui pourrait, selon eux, avoir des conséquences pour les 97 otages toujours captifs.
Incident diplomatique avec la France
Lors de sa dernière journée en tant que chef de la diplomatie, Israël Katz a dû gérer un incident diplomatique : des gendarmes français ont été brièvement interpellés par la police israélienne sur un site de Jérusalem peu avant la visite de Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères français. Lors de leur rencontre, Barrot a rappelé le droit d’Israël à se défendre tout en évoquant les défis liés à la colonisation en Cisjordanie, aux restrictions d’aide humanitaire à Gaza et aux bombardements dans le nord de Gaza.
Israël Katz débute ainsi son mandat dans un contexte d’extrême tension, à la fois sur le plan national et international.