Israël frappe le Hezbollah à Beyrouth : l’escalade vers un conflit ouvert se précise

Entrevue 1

Dans la nuit de lundi à mardi, Israël a mené une série de frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah, après avoir averti les habitants de la zone d’évacuer en raison de la présence d’infrastructures liées au groupe armé chiite. Selon des sources sécuritaires libanaises, entre six et sept frappes ont touché les quartiers de Lilas, Haret Hreik et Burj el-Barajneh. Ces bombardements s’inscrivent dans une escalade des tensions entre Israël et le Hezbollah, marquées par des échanges de tirs à la frontière et une intensification des frappes israéliennes sur le territoire libanais.

Le Hezbollah a rapidement répliqué en affirmant avoir ciblé des troupes israéliennes effectuant des « mouvements » à proximité de la frontière. Des soldats israéliens auraient été pris pour cible dans des vergers situés en face des localités libanaises d’Adaisseh et de Kfarkila, des villages proches de la ligne de démarcation. Washington a confirmé que l’armée israélienne mène actuellement des opérations terrestres « limitées » dans le sud du Liban, visant spécifiquement des infrastructures du Hezbollah.

L’intensité des frappes israéliennes de ces dernières 24 heures a fait grimper le bilan humain à 95 morts et 172 blessés, selon le ministère libanais de la Santé. La grande majorité des victimes ont été recensées dans le sud du pays, région particulièrement touchée par les raids israéliens, mais des frappes ont également été signalées dans l’est et à Beyrouth même.

Cette montée des tensions survient dans un climat déjà explosif au Moyen-Orient, où la crainte d’un embrasement généralisé se fait sentir. Le Conseil de sécurité d’Israël aurait approuvé une opération terrestre contre le Hezbollah, bien que l’armée israélienne n’ait pas encore officiellement confirmé cette décision. En réponse à la menace israélienne, l’armée libanaise a annoncé le repositionnement de ses troupes dans le sud du pays, se préparant à d’éventuelles incursions militaires israéliennes.

Face à cette situation volatile, la France a déployé un navire militaire en Méditerranée orientale « par précaution » en vue d’une possible évacuation de ses ressortissants. Le porte-hélicoptères amphibie (PHA), équipé d’hélicoptères et d’un groupement tactique embarqué, a quitté le port de Toulon et mettra cinq à six jours pour rejoindre la zone. Cette initiative souligne l’inquiétude croissante au niveau international concernant la détérioration rapide de la situation au Liban.

Cette série d’événements intervient deux jours après l’annonce de la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, renforçant la probabilité d’une confrontation armée de plus grande ampleur entre Israël et le Hezbollah. Le mouvement islamiste pro-iranien a, quant à lui, réitéré son engagement à poursuivre la lutte contre Israël, accentuant ainsi les risques d’une guerre prolongée.

Alors que la diplomatie internationale s’active pour éviter une crise régionale majeure, le ministre français des Affaires étrangères est en visite à Beyrouth pour tenter de désamorcer la situation. Cependant, la perspective d’un conflit prolongé entre Israël et le Hezbollah continue de peser lourdement sur la stabilité du Liban, déjà fragilisé par des crises économiques et politiques.

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