Ismaël Boudjekada de nouveau accusé d’apologie du terrorisme après un hommage au Hamas

25 octobre, 2024 / Entrevue

Le conseiller municipal d’opposition, Ismaël Boudjekada, suscite une fois de plus la controverse en raison de déclarations provocatrices sur les réseaux sociaux. Connu pour ses positions anti-sionistes, cet élu est aujourd’hui accusé d’apologie du terrorisme après avoir qualifié de “héros” le chef du Hamas, Yahya Sinwar, tué le 17 octobre lors d’une frappe israélienne.

Dans des messages publiés les 15 et 18 octobre sur X (ex-Twitter), Boudjekada a écrit : “Un héros est mort… ce martyr est l’un des plus chanceux d’entre nous”, et s’est abstenu de condamner les attaques du 7 octobre 2023. Ces propos font allusion à Yahya Sinwar, figure centrale du Hamas, une organisation reconnue comme terroriste par l’Union européenne, les États-Unis, le Canada et d’autres pays. Sinwar était considéré comme l’architecte des attaques qui ont causé la mort de plus de 1 200 civils israéliens en 2023. En représailles, les récentes offensives dans la bande de Gaza auraient fait des dizaines de milliers de victimes parmi les Palestiniens, selon des chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés crédibles par l’ONU.

Un signalement par un député local

Mathieu Bloch, député LR-RN de la 3e circonscription du Doubs, a officiellement signalé les propos de Boudjekada au procureur de la République de Montbéliard, invoquant “un devoir de parlementaire” face à ce qu’il qualifie de délit d’apologie du terrorisme. “Le terrorisme et l’antisémitisme exigent des élus de la République un combat sans faille”, a-t-il déclaré.

Le procureur Paul Edouard Lallois a confirmé la validité de ce signalement, notant que Boudjekada réside désormais en région parisienne, ce qui transfère le dossier au parquet de Nanterre. L’élu encourt une peine de sept ans de prison, 100 000 € d’amende et une possible nouvelle inéligibilité.

Des antécédents judiciaires pour des déclarations similaires

Ce n’est pas la première fois que Boudjekada est visé par la justice pour ses positions controversées. En juin 2024, il avait été condamné pour apologie du terrorisme après avoir qualifié le Hamas de “mouvement de résistance” peu après les événements de 2023. Cette condamnation incluait une amende de 20 000 € et trois ans d’inéligibilité, une peine suspendue en attendant son appel.

Boudjekada, qui a également suscité l’indignation par des propos sur l’homosexualité jugés discriminatoires, se décrit comme défenseur de la cause palestinienne. Ses prises de position, bien que choquantes pour de nombreux observateurs, soulèvent des interrogations sur la liberté d’expression et ses limites, surtout pour des élus de la République.

La procédure judiciaire à Nanterre sera suivie de près, car elle pourrait non seulement définir le futur politique d’Ismaël Boudjekada, mais également clarifier la ligne de conduite à tenir pour les élus exprimant des opinions controversées dans le contexte international tendu actuel.