Lorsque Isabelle Saporta a été nommée à la tête des Éditions Fayard en 2022, cela a déclenché une série de départ d’auteurs prestigieux de la maison d’édition, dont Virginie Grimaldi et Jacques Attali. Aujourd’hui, c’est elle-même qui doit quitter son poste, contrainte et forcée. Le géant français de l’édition, Hachette Livre, a annoncé mardi dernier avoir procédé au licenciement d’Isabelle Saporta, invoquant des « différends stratégiques ».
Le conflit tourne autour du refus de Mme Saporta de céder la marque Fayard à une autre maison d’édition du groupe Hachette, détenue par Vivendi. Cette maison doit être dirigée par une éditrice avec qui Saporta a des désaccords politiques. En effet, Fayard, sous la direction de Saporta, s’est toujours positionnée comme une maison d’édition plutôt à gauche, tandis que l’arrivée d’une dirigeante marquée à droite pourrait changer la ligne éditoriale de la marque.
Fayard, une des plus anciennes maisons d’édition en France, a été dirigée par Isabelle Saporta depuis juin 2022, après avoir été auteure et éditrice extérieure pour la maison. L’annonce du licenciement intervient après des semaines de conflit entre Fayard et Hachette Livre au sujet de la marque. Les salariés de Fayard ont exprimé leur soutien à leur direction dans une lettre adressée à la direction de Hachette Livre, demandant la séparation complète des marques Fayard et Mazarine, cette dernière devant être dirigée par la nouvelle éditrice désignée.
Le départ d’Isabelle Saporta est désormais officiel, comme annoncé dans un communiqué de presse publié par Hachette Livre. Ce départ est attribué à des « différends stratégiques » avec Saporta. Le groupe regrette ces différends, mais a pris la décision de mettre un terme à ses fonctions de PDG des Éditions Fayard.
À la suite de cette annonce, deux noms sont pressentis pour prendre la relève à la présidence de Fayard. Il ne s’agira pas de Lise Boëll, la dirigeante des éditions Mazarine, comme initialement envisagé. Les candidats potentiels sont Sébastien Le Fol, ancien directeur du « Point », et Alexandre Wickham, directeur éditorial chez Albin Michel. Un troisième nom, celui de Jean-François Colosimo, dirigeant des éditions du Cerf, circule également dans les discussions.
Le départ d’Isabelle Saporta marque ainsi la fin d’une ère pour Fayard, avec des implications potentielles sur sa ligne éditoriale et son positionnement sur la scène politique française.