Après plus de deux ans et demi de détention, la situation de Cécile Kohler et de son compagnon Jacques Paris, arrêtés en mai 2022 en Iran, reste dans l’impasse. Ces deux enseignants français, accusés d’espionnage par Téhéran, franchiront le cap des 1 000 jours de captivité le 30 janvier. Leur détention, qualifiée de « destructrice » par leurs proches, se déroule dans des conditions extrêmes : isolement à la prison d’Evin, surveillance constante et privation de tout contact significatif avec l’extérieur.
Noémie Kohler, sœur de l’otage, a récemment témoigné devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat français. Elle a exprimé la profonde détresse de sa sœur et de Jacques Paris, décrivant un désespoir grandissant face à l’absence de perspectives de libération. « Ils commencent à douter de pouvoir revenir un jour », a-t-elle déclaré. Les contacts avec Cécile Kohler se limitent à de rares appels vidéo sous étroite surveillance, où elle ne peut s’exprimer librement sur son état de santé.
Alors que les récentes libérations d’une journaliste italienne et d’une militante germano-iranienne rappellent qu’un dénouement est possible, la famille Kohler déplore l’opacité des négociations en cours. Contrairement à d’autres cas, les autorités iraniennes n’ont pas clairement formulé leurs attentes concernant un éventuel échange ou compromis. Ce silence laisse les proches dans une incertitude insoutenable.
Au niveau européen, une quinzaine de citoyens de l’UE sont actuellement retenus en Iran. Un débat au Parlement européen est prévu pour exiger leur libération et renforcer la coopération entre les États membres face à ce que Paris qualifie d’« otages d’État ». Ce renforcement de l’approche collective est jugé crucial pour accentuer la pression diplomatique sur Téhéran.
Malgré les efforts de la diplomatie française et les dénonciations récentes du ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, qui a évoqué la « torture » subie par les otages, aucun progrès tangible n’a été constaté. Pour les familles des détenus, il est désormais urgent de médiatiser ces cas afin de sortir de l’immobilisme et de raviver l’espoir d’un retour en France.