Iran : 34 détenues politiques entament une grève de la faim pour commémorer Mahsa Amini

16 septembre, 2024 / Entrevue

Ce dimanche 15 septembre 2024, trente-quatre détenues politiques de la prison d’Evin à Téhéran ont entamé une grève de la faim en hommage à Mahsa Amini, deux ans après sa mort en détention. Ce geste marque l’anniversaire du mouvement « Femme, Vie, Liberté », qui a émergé suite à la tragédie survenue le 16 septembre 2022. Mahsa Amini, jeune Kurde iranienne de 22 ans, avait été arrêtée par la police des mœurs pour avoir mal porté son voile et est décédée peu après en détention, suscitant une vague de manifestations en Iran et à l’étranger.

Narges Mohammadi, militante des droits humains incarcérée dans la même prison et lauréate du prix Nobel de la paix 2023, a annoncé cette grève sur son compte X (anciennement Twitter). Dans son message, elle a réitéré l’engagement des prisonnières à lutter contre le régime autoritaire iranien et à réclamer la démocratie, l’égalité et la liberté. « En ce deuxième anniversaire du mouvement ‘Femmes, Vie, Liberté’, nous élevons nos voix plus fort et renforçons notre détermination », a-t-elle écrit.

Le décès de Mahsa Amini avait provoqué un soulèvement massif en Iran, où des milliers de manifestants ont dénoncé les lois strictes du pays, notamment celles imposant le port obligatoire du hijab. Ce mouvement, largement réprimé par les autorités iraniennes, a été marqué par une violente réponse des forces de sécurité, qui, selon Amnesty International, ont utilisé des fusils d’assaut et des armes à feu contre les manifestants. Selon des groupes de défense des droits humains, au moins 551 personnes auraient perdu la vie et des milliers d’autres ont été arrêtées.

La situation des prisonniers politiques en Iran reste critique. Les experts des Nations Unies ont récemment accusé le régime de priver les détenus de soins médicaux adéquats, citant notamment le cas de Narges Mohammadi. Cette dernière aurait été victime de violences physiques en prison en août dernier, alimentant les inquiétudes sur le traitement des prisonniers politiques dans le pays.

Cette nouvelle grève de la faim est un symbole fort de résistance face aux politiques répressives du régime iranien, alors que les détenues tentent de maintenir vivante la mémoire de Mahsa Amini et de continuer à réclamer la fin du despotisme théocratique en Iran.