Une saisie impressionnante a été réalisée ce vendredi matin au centre pénitentiaire de Fresnes, en Île-de-France. Lors de la réception d’une livraison destinée aux cantines de l’établissement, les surveillants ont découvert un kilo de résine de cannabis, 45 iPhones, ainsi que divers objets interdits dissimulés dans des cartons de fromage râpé.
Une découverte inhabituelle et préoccupante
Vers 11 heures, les surveillants ont procédé à l’inspection d’un camion de livraison provenant de l’entreprise Transgourmet, grossiste alimentaire basé à Valenton (Val-de-Marne). C’est en ouvrant des palettes de produits alimentaires qu’ils ont mis au jour un véritable inventaire illicite :
- 1 kg de résine de cannabis, conditionné en paquetages individuels
- 45 iPhones
- 21 cartes SIM
- Écouteurs, chargeurs, cigarettes électroniques
- Des tournevis et des décodeurs pour Amazon TV
Ces denrées alimentaires, censées approvisionner la cantine de la prison, ont servi de couverture pour ce trafic organisé.
Au vu de l’ampleur de cette découverte, le parquet de Créteil a immédiatement saisi le Service Départemental de Police Judiciaire du Val-de-Marne (SDPJ 94), spécialisé dans les affaires de stupéfiants. L’objectif est d’identifier les responsables de cette tentative d’introduction d’objets interdits, qu’ils soient internes ou externes à l’établissement pénitentiaire.
Un problème récurrent dans les prisons françaises
Ce n’est pas la première fois que la prison de Fresnes est confrontée à l’entrée d’objets interdits. En mars 2023, un drone avait largué un colis contenant 70 g de cannabis, un iPhone et un câble de charge dans une cour de promenade. Des incidents similaires avaient été signalés en 2022, avec des colis transportés par drone ou introduits par des complices internes. Ces événements illustrent la difficulté de maintenir l’étanchéité entre le milieu carcéral et l’extérieur, une problématique dénoncée de longue date par les syndicats des personnels pénitentiaires.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a récemment annoncé un plan ambitieux visant à « nettoyer les prisons » en ciblant les narcotrafiquants incarcérés. Parmi les mesures envisagées : l’isolement des 100 trafiquants les plus dangereux pour enrayer leurs activités depuis leur cellule.
Cette nouvelle affaire vient rappeler l’ampleur des défis auxquels les autorités pénitentiaires sont confrontées. Elle souligne également la nécessité de renforcer les contrôles sur les livraisons destinées aux établissements carcéraux, afin de contrer ces trafics qui gangrènent le système pénitentiaire. Les investigations en cours devraient permettre de déterminer comment ces objets ont pu être introduits dans une livraison alimentaire et de remonter jusqu’aux responsables de cette tentative audacieuse.