Ioulia Navalnaïa : l’héritage de Navalny et la foi en un changement pour la Russie

Entrevue 1

À l’approche d’une manifestation antiguerre prévue ce dimanche à Berlin, Ioulia Navalnaïa, veuve du célèbre opposant russe Alexeï Navalny, décédé en prison, exprime sa foi en un futur sans Vladimir Poutine, malgré l’absence de stratégie immédiate pour renverser le dirigeant russe.

Aux côtés d’autres figures de l’opposition en exil, Ioulia Navalnaïa organise cette première grande mobilisation antiguerre à l’étranger, visant à dénoncer la guerre en Ukraine et le régime de Poutine. Bien que le mouvement en exil soit affaibli par des dissensions internes et la perte en février dernier de Navalny, figure emblématique de l’anticorruption, Navalnaïa continue de porter l’héritage de son mari.

Interrogée par la télévision d’opposition russe Dojd, Navalnaïa, 48 ans, a reconnu que personne au sein de l’opposition n’a de plan concret pour mettre fin au régime de Vladimir Poutine. « Si quelqu’un avait un plan, on l’aurait adopté depuis longtemps », a-t-elle confié, admettant l’incertitude qui plane sur les prochaines étapes.

Pour elle, l’objectif immédiat est de résister jour après jour, par de petits actes, à l’invasion de l’Ukraine et au pouvoir de Poutine. Bien qu’elle concède que la chute de Poutine pourrait être longue, elle affirme avec conviction : « Nous gagnerons absolument. Nous ne pouvons pas laisser un meurtrier et un criminel de guerre diriger le pays. »

Navalnaïa souligne l’importance de montrer que « de nombreuses personnes sont contre Poutine et contre la guerre », même si cela implique des actions symboliques. Elle a également réitéré son appel à l’arrêt immédiat de l’invasion et au retrait des troupes russes d’Ukraine, précisant qu’elle ne souhaite pas la défaite de son pays, mais celle de Poutine « le plus rapidement possible ».

Ces déclarations ont suscité des réactions du Kremlin. Dmitri Peskov, porte-parole de Poutine, a balayé d’un revers les opinions des opposants en exil, les qualifiant de « monstrueusement et définitivement détachés de leur pays » et ajoutant que « leur opinion n’a aucune importance. »

Malgré le cynisme des autorités russes, Ioulia Navalnaïa incarne l’espoir d’un mouvement résistant, persuadée qu’un changement, même difficile, reste inéluctable.

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