Intervention d’un commando du FLNC lors d’un rassemblement d’indépendantistes en Corse
Trois hommes cagoulés et armés, affirmant appartenir au Front de libération nationale de la Corse (FLNC), ont interrompu un rassemblement indépendantiste à Corte ce dimanche. Ils ont profité de l’occasion pour dénoncer la montée des « droites extrêmes » en Europe et rappeler leur hostilité envers l’extrême droite, qu’ils considèrent comme une « gangrène pour le peuple corse ».
Le procureur de Bastia, Jean-Philippe Navarre, a indiqué à l’AFP qu’il étudiait la possibilité d’ouvrir une enquête, attendant des détails sur les propos tenus et sur l’affiliation revendiquée des intervenants au FLNC.
L’incident s’est produit lors des « Ghjurnate Internaziunale di Corti », un rassemblement annuel des indépendantistes corses auquel participaient également des représentants Kanaks de Nouvelle-Calédonie. Les trois individus ont pris la parole après le discours de Petr’Anto Tomasi, porte-parole du nouveau parti indépendantiste corse Nazione.
L’un des hommes a lu un texte de quatre pages, sa voix modifiée par un système audio, où il a évoqué les récentes échéances politiques et le score élevé du Rassemblement national (RN) aux dernières législatives. Le texte exprimait le rejet catégorique du FLNC des « droites extrêmes ».
Le texte lu par le commando soulignait que des « droites radicales extrêmes » ont pris le pouvoir en Europe ou s’en rapprochent, les qualifiant d’« ennemis du peuple ». Ils ont également critiqué l’extrême droite, qu’elle soit française ou locale, sous le « drapeau à tête de maure ».
Le commando a fait référence à la création, en mars 2024, du parti Mossa Palatinu, un mouvement se présentant comme autonomiste et s’opposant au « jacobinisme, au wokisme et à l’islamisme ».
Enfin, les intervenants ont rappelé que leur « combat politique » se concentre désormais sur la demande d’inscription de la Corse « sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser ».
Alice Leroy