Intensification des efforts diplomatiques pour une trêve à Gaza

16 août, 2024 / Entrevue

Alors que les hostilités se poursuivent sans relâche entre Israël et le Hamas, des efforts diplomatiques intenses sont en cours pour instaurer une trêve à Gaza et éviter une escalade militaire dans toute la région du Moyen-Orient. Un tournant important dans ces négociations est attendu avec la reprise des pourparlers au Qatar ce vendredi, alors que les ministres des Affaires étrangères français et britannique se rendent en Israël pour des discussions cruciales.

Sur le terrain, la situation demeure critique. La bande de Gaza, sous siège, continue de subir des bombardements israéliens tandis que la Cisjordanie occupée est également le théâtre de violences exacerbées par une récente attaque mortelle perpétrée par des colons juifs, suscitant une vague de condamnations, y compris en Israël.

Après plus de dix mois de conflit, déclenché par une attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, la diplomatie internationale s’efforce d’éviter une extension du conflit, notamment à la suite des menaces de représailles proférées par l’Iran après l’assassinat, attribué à Israël, du leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran le 31 juillet.

Le président américain Joe Biden a exprimé l’espoir qu’un cessez-le-feu à Gaza pourrait empêcher une riposte iranienne ou de ses alliés, notamment le Hezbollah libanais et les rebelles houthis du Yémen, qui ont juré de venger la mort de Haniyeh. Cette menace s’est renforcée après la mort du chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, lors d’une frappe israélienne près de Beyrouth.

Les pourparlers de Doha, commencés jeudi, ont vu la participation du directeur de la CIA, William Burns, ainsi que des responsables du renseignement israélien, sous la médiation du Qatar et de l’Égypte. Cependant, le Hamas n’a pas pris part à ces discussions. Bien que les États-Unis aient décrit ces pourparlers comme un « début prometteur », de nombreux obstacles demeurent avant de parvenir à un accord.

Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères britannique David Lammy et français Stéphane Séjourné ont rencontré leur homologue israélien Israël Katz en Israël. Ils plaident pour un cessez-le-feu à Gaza, une position qui rejoint celle de Joe Biden, dont le plan proposé le 31 mai prévoit une trêve de six semaines, le retrait israélien des zones peuplées de Gaza et la libération des otages israéliens capturés le 7 octobre, en échange de la libération de prisonniers palestiniens.

Cependant, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu reste déterminé à poursuivre les hostilités jusqu’à la destruction complète du Hamas, que son gouvernement considère comme une organisation terroriste. Le Hamas, de son côté, exige l’application immédiate du plan proposé par Biden et refuse de continuer les négociations tant que ce plan ne sera pas mis en œuvre. Un responsable du Hamas, Oussama Hamdane, a néanmoins laissé entendre que le mouvement serait prêt à discuter si un calendrier clair pour l’application de ce plan était établi.

Sur le terrain, les attaques se poursuivent. Le 7 octobre, une attaque du Hamas, infiltré depuis Gaza dans le sud d’Israël, a causé la mort de 1 198 personnes, principalement des civils, selon les chiffres officiels israéliens. En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements aériens suivie d’une offensive terrestre à Gaza, causant la mort d’au moins 40 005 personnes, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Pendant ce temps, la Cisjordanie continue de s’embraser. Jeudi soir, des civils israéliens ont attaqué le village de Jit, incendiant bâtiments et véhicules. Un Palestinien a été tué et un autre blessé lors de ces violences, qui ont été condamnées par le président israélien Isaac Herzog et par les États-Unis. Du côté palestinien, le Hamas a dénoncé ce qu’il qualifie de « plan d’éradication fasciste » tandis que l’Autorité palestinienne a condamné un « terrorisme d’État organisé ».

Ces événements illustrent la complexité et la gravité de la situation, rendant la quête pour une trêve encore plus urgente mais aussi extrêmement difficile.