Malaisie: un entrepreneur propose un service de « méchant à louer »

Entrevue 1

En Malaisie, un jeune entrepreneur a mis au point un concept pour le moins original : jouer le rôle d’un « méchant » afin de permettre à ses clients d’endosser celui du héros devant leur partenaire. Une idée audacieuse qui suscite autant de curiosité que de controverses.

Shazali Sulaiman, 28 ans, a lancé une entreprise qui sort de l’ordinaire : proposer un service de « méchant à louer ». L’objectif ? Permettre à ses clients de se mettre en valeur aux yeux de leur conjoint(e) en intervenant comme un héros face à une menace factice.

L’homme promeut son activité sur ses réseaux sociaux avec un message clair : « Vous en avez assez que votre partenaire pense que vous êtes faible ? Pour un prix raisonnable, je peux vous aider à lui prouver qu’il a tort. » Le principe est simple : le client fixe un lieu et une heure, et Shazali Sulaiman entre en scène pour « harceler » (de manière simulée) la personne ciblée, permettant ainsi à son employeur d’intervenir en héros.

Le service de Shazali Sulaiman s’adresse aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Parmi les scénarios mis en place, un cas notable est celui d’une femme qui l’a engagé pour flirter avec elle afin de rendre son mari jaloux. D’autres clients lui demandent d’incarner un individu menaçant afin de leur permettre d’afficher leur courage en le repoussant.

Si ce service peut prêter à sourire, il soulève également des interrogations sur ses limites légales et éthiques. Dans un récent témoignage, Shazali Sulaiman a décrit une scène où il a été embauché pour « harceler » une jeune femme dans un centre commercial pendant que son compagnon était aux toilettes. À son retour, ce dernier est intervenu pour « sauver » sa partenaire, jouant parfaitement le rôle du héros.

Cependant, de telles mises en scène peuvent frôler l’illégalité, voire tomber sous le coup de la loi. En France, par exemple, l’outrage sexiste ou sexuel aggravé est passible d’une amende de 3 750 euros et peut entraîner une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 10 ans.

Shazali Sulaiman assure que tout cela n’est qu’un « numéro » et que personne n’est blessé. « Je suis le seul perdant », ironise-t-il. Toutefois, il est légitime de se demander si ce genre de stratagème ne risque pas d’induire en erreur les victimes de ces simulations et d’engendrer des conséquences inattendues.

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