Inégalités salariales : les femmes commencent leur travail « gratuit » ce 8 novembre à 16h48
Ce vendredi 8 novembre, à 16h48 précisément, les femmes en France commenceront symboliquement à « travailler gratuitement » jusqu’à la fin de l’année. Ce calcul est issu des données européennes sur l’écart de salaire entre hommes et femmes, un écart qui, malgré une légère diminution, persiste chaque année. En moyenne, les femmes gagnent encore 13,9 % de moins que les hommes, une inégalité dénoncée par la newsletter féministe Les Glorieuses qui, pour la neuvième année consécutive, attire l’attention sur cette réalité via une date et une heure symboliques.
Les chiffres dévoilent des écarts de rémunération importants selon les types de contrats et les responsabilités occupées. Si l’écart moyen est de 13,9 % pour des emplois équivalents à temps plein, il atteint jusqu’à 23 % en considérant l’ensemble du temps de travail annuel. Cet écart plus important s’explique en partie par le fait que les femmes occupent bien plus souvent des postes à temps partiel, qu’elles soient contraintes de le faire ou qu’elles l’aient choisi.
Pour combattre cette situation, Les Glorieuses s’appuient sur des exemples inspirants venus de pays qui ont fait des avancées significatives en matière d’égalité salariale. La Suède, l’Islande, la Nouvelle-Zélande et l’Espagne ont, chacun à leur manière, mis en place des politiques novatrices qui témoignent d’une volonté de justice économique entre les genres. Ces exemples servent de base pour proposer des mesures qui, si elles étaient adoptées en France, pourraient réduire durablement les inégalités.
Ces mesures incluent la mise en place d’un congé parental égalitaire pour les deux parents, suivant le modèle suédois, et l’égalité salariale comme norme légale, inspirée de l’Islande, où les entreprises doivent prouver leur respect des règles de parité. Autre exemple, en Nouvelle-Zélande, les salaires ont été relevés dans des secteurs à prédominance féminine comme la santé et l’éducation, et l’Espagne a adopté des politiques favorisant le travail flexible pour faciliter la vie des parents. L’idée, pour Les Glorieuses, serait également de tester ces politiques dans une région de France, pour mieux en évaluer les effets et adapter les mesures avant un éventuel déploiement national.
La transparence salariale reste un pilier fondamental pour Les Glorieuses, qui appellent les entreprises et les institutions à garantir une clarté totale des rémunérations, conformément aux directives européennes. Ces dernières imposent aux employeurs de l’Union européenne de prouver d’ici 2026 qu’ils appliquent l’égalité de salaire entre hommes et femmes, un enjeu central pour faire évoluer les pratiques en entreprise.
Pour soutenir ces revendications, Les Glorieuses ont lancé une pétition en ligne, destinée à interpeller les députés et sénateurs. Le projet a été présenté cette semaine à la secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, qui, selon Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter, soutient le rapport.
À travers cette mobilisation annuelle, Les Glorieuses rappellent qu’en 2024, malgré de faibles progrès, les inégalités salariales persistent en France. L’objectif affiché est de voir un jour la date symbolique du « travail gratuit » des femmes repoussée au 31 décembre à 23h59, marquant ainsi l’avènement d’une société où la parité économique serait pleinement respectée.