Deux jeunes hommes ont été publiquement fouettés ce jeudi 27 février dans la province d’Aceh, en Indonésie, après avoir été condamnés par un tribunal islamique pour relation homosexuelle. Aceh est la seule province du pays à appliquer la charia, imposant des peines sévères pour certaines infractions, dont les relations entre personnes de même sexe.
La flagellation s’est déroulée dans un parc de Banda Aceh, la capitale provinciale, devant des dizaines de spectateurs. L’un des étudiants, considéré comme l’initiateur de la relation, a reçu 82 coups de rotin, tandis que son compagnon en a subi 77, selon les médias locaux. Deux autres hommes, condamnés pour jeux de hasard en ligne, ont également été fouettés à 34 et 8 reprises.
Les deux étudiants avaient été arrêtés en novembre dernier, surpris dans une chambre d’hôtel par la police religieuse locale. Cette nouvelle affaire a immédiatement suscité l’indignation des organisations de défense des droits humains. Amnesty International a dénoncé un « acte de discrimination horrible », tandis que Human Rights Watch a fustigé une « violence institutionnalisée contre les personnes LGBTQ » en Indonésie.
Bien que la flagellation publique à Aceh soit régulièrement critiquée au niveau international, cette pratique brutale reste soutenue par une partie de la population locale. La province a obtenu un statut d’autonomie spéciale en 2001, permettant l’application de la charia dans un contexte de pacification après une insurrection séparatiste. Malgré les condamnations internationales, le gouvernement central n’intervient pas, laissant Aceh poursuivre cette application stricte de la loi islamique.