Incendies de Los Angeles: l’intelligence artificielle responsable?

Entrevue 1

Les incendies destructeurs de Los Angeles ont causé la mort de 24 personnes et forcé l’évacuation de 150 000 habitants pour des raisons de sécurité. Ces feux dévastateurs ont déjà consumé près de 15 000 hectares et détruit environ 12 000 structures, laissant derrière eux un paysage de désolation.

Les origines exactes de cette catastrophe restent floues. Plusieurs hypothèses sont envisagées :

• Infrastructure électrique : Un feu aurait pu être déclenché par un pylône électrique défectueux.

• Vent et feux mal éteints : Dans la zone de Pacific Palisades, un incendie éteint quelques jours auparavant aurait repris sous l’effet des vents violents.

• Controverses politiques : Certains pointent des politiques locales inadéquates comme responsables indirects de la gestion des incendies.

Le rôle potentiel de l’intelligence artificielle

Certains chercheurs et responsables politiques commencent à s’interroger sur la part de responsabilité de l’industrie de l’intelligence artificielle (IA) dans les incendies et dans la gestion des ressources naturelles, notamment l’eau.

Des données récentes montrent que les centres de traitement des données d’IA consomment des quantités massives d’eau pour refroidir leurs infrastructures. En 2023, Microsoft a utilisé 7,8 millions de mètres cubes d’eau, soit une augmentation significative par rapport aux années précédentes (source : The Verge, 2023). Cette consommation accrue, couplée à des périodes de sécheresse, pourrait exacerber la vulnérabilité des régions touchées aux incendies.

En Californie, trois législateurs ont présenté des projets de loi pour imposer aux entreprises technologiques comme OpenAI, Google et Microsoft des normes strictes sur leur usage de l’eau. Cela pourrait être une réponse proactive pour réduire les tensions sur les ressources hydriques et limiter les impacts indirects sur l’environnement.

Des perspectives inquiétantes

Selon une étude de l’Université de Californie à Riverside, la demande mondiale en eau des systèmes d’IA pourrait dépasser celle de certains pays européens d’ici 2027 (Nature Sustainability, 2024). Cette tendance invite à une réflexion urgente sur la durabilité de ces technologies et leurs impacts environnementaux.

Un contexte mondial alarmant

L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée, avec une hausse moyenne des températures dépassant de +1,5 °C le seuil critique du réchauffement climatique (source : NASA, 2024). Les incendies se multiplient dans le monde, notamment en Amazonie, en Afrique subsaharienne et en Asie, où ils sont souvent liés à la déforestation, aux conflits ou à l’utilisation des cultures sur brûlis. En 2024, ces incendies ont généré plusieurs milliards de tonnes de CO2, aggravant davantage la crise climatique…

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Entré à la rédaction d’Entrevue en 1999 en tant que stagiaire avant d'en devenir le rédacteur en chef en 2014, Jérôme Goulon a dirigé le service reportages et réalisé de grosses enquêtes en caméra cachée et d’infiltration. Passionné de médias, d’actualité et de sport, il a publié de nombreuses interviews exclusives. En parallèle, il apparaît régulièrement depuis 2007 à la télévision sur différentes chaînes ( TF1, France 3, M6, C8, NRJ 12, RMC Story ), notamment sur les plateaux de Jean-Marc Morandini et Cyril Hanouna. Il a également été chroniqueur pour Non Stop people (groupe Canal+) et sur Radio J. 

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