Un vent d’optimisme souffle sur le marché immobilier. La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé, ce jeudi, une nouvelle réduction de son principal taux directeur de 0,25 point, une deuxième baisse consécutive après celle de juin. Cette décision, qui marque un tournant après une série de dix hausses de taux dans un contexte de crise inflationniste, pourrait redynamiser le secteur immobilier en offrant aux emprunteurs des conditions plus favorables pour contracter des crédits.
Des taux de crédit en baisse pour les meilleurs dossiers
Selon Ludovic Huzieux, cofondateur d’Artémis Courtage, cette baisse était anticipée, mais sa confirmation reste une bonne nouvelle pour les emprunteurs. Les meilleurs profils pourraient bientôt bénéficier de taux d’intérêt inférieurs à 3 % sur 20 ans, une situation qui n’avait pas été vue depuis longtemps. Depuis le début de l’année 2024, les taux de crédit sont passés de plus de 4 % à environ 3,6 % en août. Certains professionnels prévoient que les taux moyens pourraient encore descendre autour de 3,2 % ou 3,3 % d’ici décembre.
La baisse des taux n’est pas le seul facteur favorable pour les emprunteurs. La concurrence entre les banques, qui souhaitent capter davantage de clients, contribue à cet environnement favorable. Pierre-Etienne Beuvelet, directeur du réseau de courtiers IN&FI Crédits, souligne que les établissements bancaires sollicitent activement les agences pour obtenir des dossiers. Huzieux ajoute que le volume de crédits négociés est proche des niveaux atteints en 2021, signe d’une demande croissante.
Malgré la baisse des taux, les prix de l’immobilier ne semblent plus en déclin. Selon les experts, si les marges de négociation sur les prix au mètre carré se réduisent, il est toujours possible de négocier sur les taux. Cependant, Beuvelet avertit qu’il est préférable de ne pas attendre trop longtemps pour emprunter, car l’augmentation des prix immobiliers pourrait rapidement dépasser les baisses de taux.
Des perspectives économiques fragiles
L’inflation en France est passée sous la barre des 2 %, une première depuis trois ans. Parallèlement, la Réserve fédérale américaine (Fed) devrait également baisser ses taux prochainement, renforçant l’espoir d’une décrue progressive des taux européens jusqu’à atteindre 2 % d’ici fin 2025. Néanmoins, la BCE reste prudente quant à la poursuite de ce cycle de baisse. Christine Lagarde, présidente de la BCE, a rappelé que la trajectoire des taux n’est pas prédéterminée, et les pays européens doivent s’attaquer à leurs déficits pour éviter des perturbations économiques.
Alors que les voyants sont au vert pour les emprunteurs, certains signes suggèrent que cette tendance pourrait ralentir. La croissance européenne, particulièrement en Allemagne, reste fragile, et la BCE doit trouver un équilibre entre relance économique et maîtrise de l’inflation.
En somme, les emprunteurs disposent d’une fenêtre d’opportunité pour profiter de taux avantageux, mais devront rester vigilants quant à l’évolution des conditions économiques dans les mois à venir.