Ce lundi 21 octobre, Emmanuel Macron et Bruno Retailleau auront leur première rencontre en tête-à-tête à l’Élysée depuis que ce dernier a été nommé ministre de l’Intérieur. Ce rendez-vous, loin d’être anodin, pourrait marquer un tournant dans la relation entre les deux hommes, aux antipodes politiquement mais liés par une préoccupation commune : l’immigration. Ce sujet, devenu central dans le débat politique, pourrait également les amener à envisager un référendum, solution privilégiée par Retailleau.
Macron, qui a récemment fustigé les propos de Retailleau sur l’immigration, s’apprête à discuter avec ce Vendéen conservateur qui prône des positions droitières, notamment sur la limitation de l’immigration. Malgré les divergences apparentes, le président, intrigué par son ministre, ne serait pas hostile à l’idée d’une consultation populaire sur la question, notamment pour contrer la montée en puissance de Marine Le Pen. Cette rencontre survient dans un contexte tendu où la nouvelle loi sur l’immigration, prévue pour début 2025, promet d’être un sujet de discorde entre les partisans du président et l’aile droite du gouvernement.
Retailleau, de son côté, joue un jeu délicat : séduire l’électorat de droite tout en cherchant à éviter de braquer le camp présidentiel. Sa loi, déjà source de frictions au sein de la majorité, reprend des mesures dures rejetées par le Conseil constitutionnel. Si Macron et Retailleau trouvent un terrain d’entente, cela pourrait marquer le début d’une coopération étroite sur un sujet épineux, tout en consolidant l’autorité du ministre de l’Intérieur dans un gouvernement qui cherche à s’affirmer face à un paysage politique fragmenté.
En attendant, tous les regards sont tournés vers cette rencontre. Loin d’être une simple formalité, elle pourrait bien redéfinir les contours du débat sur l’immigration en France et ouvrir la voie à de nouvelles initiatives législatives.