Le nouveau gouvernement néerlandais, en fonction depuis juillet, a annoncé une série de mesures sans précédent pour limiter l’immigration, marquant un tournant dans la politique d’asile du pays. Dirigée par le Premier ministre Dick Schoof, une coalition comprenant des partis de droite, dont le Parti pour la liberté (PVV) de Geert Wilders, pousse pour une réduction drastique des flux migratoires.
La ministre de l’Asile et des Migrations, Marjolein Faber, membre du PVV, a déclaré vouloir instaurer une « crise de l’asile » pour permettre des actions plus strictes. Parmi les mesures prévues, on retrouve l’abrogation de la loi qui oblige les municipalités à créer des places d’accueil pour les demandeurs d’asile, ainsi qu’une limitation du regroupement familial. Désormais, seuls les enfants mineurs pourraient rejoindre leur famille aux Pays-Bas.
Le gouvernement envisage également de supprimer les permis de séjour permanents et de durcir les règles pour les demandeurs d’asile, en excluant ceux qui ne respectent pas certaines obligations administratives.
Un bras de fer avec l’UE
Le gouvernement de La Haye ne cache pas son intention de demander à Bruxelles un « opt-out », une dérogation aux règles européennes sur l’asile et les migrations. Cette initiative est considérée comme hautement problématique pour l’Union européenne, qui vient d’adopter un nouveau cadre législatif sur ces questions en avril 2024. Bien que la demande néerlandaise pourrait prendre des années à aboutir, elle est symptomatique des tensions croissantes au sein de l’UE sur les politiques migratoires.
Les Pays-Bas ont récemment fait face à une forte pression migratoire, bien que les chiffres de demandes d’asile y soient désormais dans la moyenne européenne. Néanmoins, la population néerlandaise et une partie du paysage politique réclament des réponses plus fermes face à l’immigration. Le nouveau gouvernement, fruit d’une coalition entre le PVV, le parti pro-agriculteurs BBB, le parti libéral VVD et le parti anticorruption NSC, a fait de ce sujet une priorité.
Le Premier ministre Dick Schoof, bien qu’issu d’un parcours technique en tant qu’ancien chef des services de renseignement, a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à suivre une ligne dure, notamment en promettant une coopération renforcée avec des pays partageant des positions similaires sur l’immigration, tels que l’Allemagne, qui a récemment rétabli des contrôles à ses frontières.
La feuille de route de la coalition néerlandaise, avec un accent sur la réduction de l’immigration et des mesures strictes, pourrait entraîner des frictions non seulement au sein du pays mais également au sein de l’Union européenne, où les débats autour des politiques migratoires restent vifs.