Immigration en Italie : la stratégie de Giorgia Meloni réduit les arrivées de 65%

31 août, 2024 / Entrevue

Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, Giorgia Meloni, la Première ministre italienne, a mis en œuvre une politique migratoire stricte et controversée. Aujourd’hui, cette approche semble porter ses fruits, avec une baisse significative de l’immigration clandestine. Selon les chiffres du ministère italien de l’Intérieur, le nombre de migrants ayant débarqué sur les côtes italiennes a chuté de 65% par rapport à 2023, passant de 114 000 à environ 41 000 sur la même période en 2024.

Une stratégie dissuasive et des accords internationaux

L’une des clés de cette baisse réside dans la stratégie adoptée par le gouvernement Meloni, qui a renforcé la répression contre les passeurs et les réseaux de trafiquants. En outre, l’Italie a conclu des accords de coopération avec les pays de transit, notamment la Tunisie, pour endiguer les départs de migrants. Ces accords ont permis de rapatrier plus de 9 000 clandestins en 2024, renforçant ainsi l’effet dissuasif de la politique italienne.

Cependant, cette baisse des arrivées en Italie ne signifie pas la fin des flux migratoires vers l’Europe. En effet, les routes migratoires se sont déplacées, entraînant une augmentation significative des débarquements en Grèce (+222%) et en Espagne (+155%). Cette redirection des flux pose de nouveaux défis, tant pour l’Italie que pour ses partenaires européens.

Un succès fragile

Malgré le succès apparent de cette politique, plusieurs questions demeurent. L’accord avec la Tunisie, par exemple, repose en grande partie sur la volonté du président tunisien Kaïs Saïed, dont la coopération pourrait s’avérer instable. De plus, si l’immigration clandestine a diminué, l’immigration légale, elle, a augmenté de 50% en 2023, soulignant la complexité du phénomène migratoire.

En somme, la politique migratoire de Giorgia Meloni, bien que critiquée, a réussi à réduire significativement les arrivées clandestines en Italie. Toutefois, la pérennité de ce succès reste incertaine, et le déplacement des flux migratoires vers d’autres pays européens montre que la gestion de l’immigration en Méditerranée demeure un défi complexe et évolutif.