Immigration : Bardella dénonce un fossé entre les annonces et la réalité gouvernementale

14 octobre, 2024 / Entrevue

Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, a exprimé ses réserves face à la nouvelle loi sur l’immigration que le gouvernement s’apprête à présenter début 2025. Bien qu’il reconnaisse que certaines propositions du gouvernement rejoignent les positions du RN, il demeure prudent quant à leur mise en application.

La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé dimanche que ce projet de loi prévoit, entre autres, une prolongation de la rétention administrative pour les étrangers clandestins jugés dangereux, faisant passer la durée maximale de 90 à 210 jours. Une initiative qui vise à renforcer la sécurité après plusieurs faits divers tragiques, mais qui n’a pas convaincu Bardella. Ce dernier a déclaré, lors d’une intervention sur BFMTV et RMC, qu’il attendait de voir « concrètement » le contenu de cette loi avant de prendre une position ferme.

Si Bardella admet que le gouvernement reprend certains thèmes chers au RN, il se méfie d’une possible « dissonance » entre les « discours » et les « actes ». Le leader du RN critique notamment l’augmentation de l’enveloppe budgétaire dédiée à l’aide médicale d’État (AME), qui doit être augmentée de 100 millions d’euros en 2025. Pour Bardella, cette décision renforce les contradictions du gouvernement, qui d’un côté prône la fermeté en matière d’immigration, mais de l’autre, accroît les dépenses publiques pour les soins gratuits des étrangers en situation irrégulière.

Le président du RN s’est également félicité du poids croissant de son parti au Parlement, affirmant que « plus rien ne peut se faire sans nous » dans le paysage politique français. Selon lui, les 126 députés du RN ont contraint le gouvernement à prendre en compte « le message des urnes » et à adopter des mesures plus sécuritaires. Toutefois, il a rappelé que le RN ne soutiendrait pas le budget 2025, accusant le gouvernement de poursuivre une politique similaire à celle d’Emmanuel Macron.

Bien qu’il attende impatiemment ce nouveau projet de loi, Bardella a réitéré sa demande pour un référendum sur la question migratoire, estimant qu’une nouvelle loi ne suffira pas à résoudre les défis posés par l’immigration en France.