IL A DIT, IL A MENTI – Les volte-faces de Mélenchon sur Bachar al-Assad

Entrevue 1

Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, a ce dimanche, comme une grande partie de la classe politique française, salué la chute du régime de Bachar al-Assad, qualifiant cet événement de tournant historique. Une prise de position qui contraste fortement avec ses déclarations passées, où il défendait encore l’État syrien et son président.

IL A DIT…

Sur son compte X, le 8 décembre 2024, Jean-Luc Mélenchon a déclaré :

« Je me réjouis à 100 % de la chute du régime d’al-Assad en Syrie. Je me méfie à 100 % des nouveaux maîtres du pays. J’espère à 100 % que des élections libres sous contrôle international redonnent aux Syriens leur pouvoir démocratique. »

Entrevue 2

Une déclaration en phase avec l’indignation générale à l’égard du dirigeant syrien, accusé de répression sanglante et de crimes de guerre pendant plus d’une décennie.

IL A MENTI !

Mais ce n’est pas la première fois que Mélenchon évoque Bachar al-Assad. Et, dans un passé pas si lointain, ses positions étaient tout autres.

En octobre 2019, alors que l’armée turque lançait une offensive contre des forces kurdes dans le nord de la Syrie, Mélenchon appelait la France à soutenir l’armée syrienne :

« L’armée syrienne va défendre son pays contre l’invasion de l’armée d’Erdogan et de leur supplétif djihadiste. La France doit les aider. »

En 2016, il appuyait également l’intervention militaire russe en Syrie, dirigée par Vladimir Poutine pour soutenir Assad :

« Oui, je pense que Poutine va régler le problème de Daech. »

Même en 2015, il défendait le président syrien contre les critiques, arguant qu’il n’y avait pas de guerre sans victimes civiles :

« Bachar el-Assad bombarde des populations civiles… Vous connaissez une guerre où les civils ne reçoivent pas de bombes ? Ça n’existe pas. »

Et, plus révélateur encore, il exigeait que François Hollande respecte Assad en l’appelant par son titre complet :

« Arrêtez de l’appeler Bachar ! Bachar, c’est son prénom. Son nom, c’est Monsieur el-Assad. »

La réconciliation de Mélenchon avec la communauté internationale face à la chute d’Assad semble entachée par ses positions antérieures. Défenseur de l’État syrien et partisan du réalisme géopolitique, il faisait autrefois de Bachar al-Assad un rempart contre l’impérialisme occidental.

Aujourd’hui, ses nouveaux propos laissent perplexe, alimentant les critiques sur son opportunisme politique. Une chose est sûre : pour Jean-Luc Mélenchon, la mémoire des électeurs semble être une ressource plus flexible que celle d’Internet, où tout reste gravé.

Avatar photo

Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

Thumbnail