Invité sur BFMTV, Olivier Faure a annoncé que le Parti socialiste (PS) participera au débat sur l’identité nationale souhaité par François Bayrou, malgré les réticences d’une partie de la gauche. Le premier secrétaire du PS entend « affronter frontalement » une vision qu’il juge « passéiste » et « rance », portée selon lui par Bruno Retailleau et Gérald Darmanin. « En 2008-2009, la gauche avait considéré que le débat lancé par Nicolas Sarkozy était un piège. C’était vrai, mais je crois qu’il faut aujourd’hui prendre son risque », a-t-il estimé.
Pour Olivier Faure, la France n’est pas une nation figée, mais un pays métissé, pluriculturel et plurireligieux, enrichi par les vagues migratoires successives. Il accuse la droite de véhiculer un mythe d’une « France blanche et catholique » et note un « glissement progressif » d’une partie des macronistes vers l’extrême droite. Il rejette également toute réforme du droit du sol, un « élément constitutif de la République », et s’oppose à l’idée d’un référendum sur l’immigration, dénonçant une instrumentalisation du débat.
Face à une droite qui a durci son discours, Olivier Faure appelle la gauche à « parler fort » et à occuper l’espace médiatique sur ces sujets. Il veut imposer une alternative au discours sécuritaire et identitaire du gouvernement, en défendant une vision inclusive de la France, fondée sur le vivre-ensemble et l’égalité des droits. Pour le patron du PS, laisser le champ libre à la droite et à l’extrême droite reviendrait à capituler sur un sujet central du débat public.