Hygiène et beauté : qu’est-ce qui pousse les Français à délaisser les supermarchés ?

Rasoirs, savons, gels douche, shampoings, déodorants… depuis 2016 et malgré les offres promotionnelles, ces produits séduisent de moins en moins les consommateurs dans les supermarchés. Selon BFM business et une étude de Circana, les magasins ne cessent de réduire la taille des rayons concernés en diminuant le nombre de références proposées. Le nombre de dissolvants a baissé de 12,6% par rapport à octobre 2023, celui de mousses à raser de 9,5%, de produits dépilatoires de 7,1% et de soins du corps de 7%.

Cela ne veut pas dire que les Français prennent moins soin d’eux, puisque dans d’autres circuits de distribution comme les pharmacies, les ventes sont plutôt très bonnes.
“Ce n’est plus du tout conjoncturel », confirme Emily Mayer de Circana. Les ventes de produits d’hygiène et de beauté se cassent la figure en grande distribution depuis 2016. L’inflation a joué un rôle d’accélérateur mais les deux tiers de la décroissance environ sont structurels.”

Les Français semblent vouloir consommer moins mais mieux et à proximité !
Plusieurs facteurs expliquent ce manque d’intérêt pour les produits d’hygiène dans les supermarchés : Avec la mode de la barbe, les hommes se rasent beaucoup moins et les ventes de produits de cette catégorie ont reculé de 45% depuis 2016.
“Mais il y a aussi de nouvelles routines d’hygiène, indique Emily Mayer. Comme il y a de plus en plus de doutes sur les produits vendus en grande surface et qu’il y a des applications pour décrypter les produits, les gens se lavent avec des produits plus naturels.”

“Le paradoxe c’est qu’en pharmacie on est sur des produits bien plus premium qu’en grande distribution” montre Nicolas Grelaud de OpenHealth, spécialiste des ventes en pharmacie. Les consommateurs viennent acheter des produits à 20 ou 25 euros mais ils savent qu’ils auront du conseil et de la qualité.”

Il ajoute : “Il y a une reconnexion des Français avec les pharmacies depuis le Covid, analyse Nicolas Grelaud. C’est un service de proximité, on y va plus souvent pour se faire vacciner… Avant on n’achetait pas de couches ni de dentifrices en pharmacie, maintenant c’est le cas.”