Élu en juillet dernier dans l’Isère sous l’étiquette de La France Insoumise (LFI), Hugo Prevost a annoncé sa démission ce mercredi soir. Une décision qui fait suite à des accusations de violences sexuelles « graves » et « systémiques », selon LFI, accusations antérieures à son élection et pouvant relever d’infractions pénales.
Une démission sous pression
Hugo Prevost, ancien syndicaliste étudiant, n’aura occupé son poste de député que trois mois. En juillet, il remportait une élection législative en battant l’ex-porte-parole du gouvernement Olivier Véran. Cependant, mardi, le groupe parlementaire de La France Insoumise a pris la décision d’exclure l’élu de l’Isère après avoir été mis au courant des accusations. LFI a alors qualifié les faits reprochés de « graves » et jugé qu’ils pourraient être portés devant la justice pénale.
Face aux nombreuses réactions et pressions, notamment de militants et de figures politiques réclamant sa démission, Hugo Prevost a pris la décision de quitter son mandat. « Je ne m’accrocherai jamais à un poste au détriment d’une cause collective », a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur X (anciennement Twitter). Il a également affirmé « mesurer la gravité des accusations qui (lui) sont faites » tout en expliquant qu’il n’avait pas été informé de l’existence de ces accusations avant son élection.
Un mandat entaché et des législatives à venir
En seulement quelques mois, Hugo Prevost était déjà devenu une figure émergente du groupe LFI à l’Assemblée nationale. Son succès électoral contre Olivier Véran avait suscité de grandes attentes au sein de son parti. Cependant, ce mandat éclair s’achève prématurément, plongeant la 1ère circonscription de l’Isère dans l’incertitude, avec une nouvelle élection législative à organiser prochainement.
Les accusations qui pèsent sur Hugo Prevost, bien que toujours non détaillées publiquement, posent un défi majeur pour LFI, qui doit faire face à une nouvelle crise interne. Le parti est déjà fragilisé par des polémiques similaires dans le passé et par des débats sur sa gestion des accusations de violences sexuelles en son sein. Cette affaire relance ainsi les questions sur la manière dont LFI, et plus largement le monde politique, gère ces situations sensibles.
Une réponse politique et judiciaire attendue
Si Hugo Prevost a annoncé sa démission, il reste à voir si ces accusations feront l’objet d’une enquête judiciaire. À ce stade, aucun dépôt de plainte n’a été signalé publiquement. Les instances internes de La France Insoumise, quant à elles, ont déjà pris position en excluant leur député, marquant leur volonté de gérer rapidement cette situation.
Cette affaire souligne une nouvelle fois la délicate gestion des cas de violences sexuelles dans les milieux politiques, où les accusations, qu’elles soient fondées ou non, peuvent provoquer des réactions rapides et affecter la crédibilité des institutions.
Le départ d’Hugo Prevost laisse un siège vacant à l’Assemblée nationale et une campagne législative anticipée en Isère. Une épreuve de plus pour La France Insoumise, qui devra naviguer dans ces eaux troubles en pleine rentrée parlementaire.