Vers un durcissement de la régularisation des sans-papiers : Retailleau dévoile ses mesures

Entrevue 1

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a annoncé son intention de durcir les conditions de régularisation des sans-papiers, revenant ainsi sur la circulaire Valls de 2012. Dans une interview accordée au Parisien, il a précisé que deux nouvelles circulaires seraient envoyées aux préfets dans les semaines à venir. L’une visera à clarifier leur rôle de pilotage sur la question migratoire, et l’autre remplacera la circulaire actuelle, limitant la régularisation «au compte-goutte» en se basant uniquement sur des critères stricts de travail et d’intégration. Retailleau a déclaré : «Nous ne devons régulariser que sur la base de la réalité du travail et de vrais critères d’intégration», marquant ainsi une nette volonté de durcissement des règles en vigueur depuis plus de dix ans.

La circulaire Valls permettait jusqu’à présent aux préfets de régulariser à titre exceptionnel des personnes pour des motifs de vie privée et familiale (comme la scolarisation des enfants ou une longue présence sur le territoire), ou en raison de leur activité professionnelle, moyennant une preuve de plusieurs années de séjour et de fiches de salaire. Retailleau justifie cette réforme en affirmant que la vie réglementaire et législative sont complémentaires, et qu’une nouvelle loi sur l’immigration sera nécessaire pour compléter celle de janvier 2024, partiellement censurée par le Conseil constitutionnel pour des raisons de forme.

Cette prise de position intervient dans un contexte de tensions politiques autour de l’immigration. La semaine dernière, le Premier ministre Michel Barnier avait semblé écarter l’idée d’une nouvelle loi, mais Retailleau a tenu à rappeler que c’est lui qui fixe la ligne sur ce dossier délicat. En parallèle, le ministre souhaite également explorer l’idée de renvoyer certaines personnes vers des pays de transit, comme l’Afghanistan, lorsque leur expulsion vers leur pays d’origine s’avère impossible pour des raisons politiques.

Ce durcissement annoncé marque une nouvelle étape dans la stratégie gouvernementale face à la question migratoire, un sujet de plus en plus débattu dans le paysage politique français.

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