Hommage à Rigobert Nimi, l’artiste visionnaire des villes futuristes congolaises

Entrevue 1

L’artiste congolais Rigobert Nimi, célèbre pour ses créations de cités futuristes et ses sculptures mécaniques inspirées de la science-fiction, est décédé le 22 octobre 2024 à Kinshasa, où il vivait et travaillait. Né en 1965 à Tshela, cet artiste a su marquer l’art contemporain africain avec son approche unique et innovante, mêlant matériaux de récupération et visions futuristes.

La galerie parisienne Magnin-A, qui l’a accompagné dans sa carrière internationale, a exprimé sa profonde tristesse en apprenant la nouvelle, saluant un artiste hors du commun et un ami fidèle. Philippe Boutté, au nom du fondateur André Magnin, a exprimé l’impact de Nimi sur la scène artistique africaine contemporaine. Les œuvres de Nimi, qui transforment des éléments ordinaires en machines complexes, miniatures ou monumentales, ont su captiver les regards bien au-delà des frontières de la République Démocratique du Congo.

Dès son plus jeune âge, Rigobert Nimi exprimait sa créativité en construisant des jouets avec des matériaux recyclés, une pratique très courante dans les pratiques artistiques africaines, et qu’il a portée à un niveau exceptionnel. Dans les années 2000, son travail a pris une nouvelle dimension, influencé par les films de science-fiction et les technologies modernes, en lui inspirant des créations de villes imaginaires et des usines robotiques. Grâce à des matériaux de récupération, il imaginait des mondes miniatures peuplés de structures fascinantes. Ce travail minutieux, réalisé avec des outils simples et beaucoup d’ingéniosité, exigeait des mois de planification et une exécution méticuleuse, chaque pièce portant la marque de son dévouement et de sa passion.

Rigobert Nimi a exposé dans des lieux prestigieux du monde entier, de la Fondation Cartier à Paris au Guggenheim Bilbao, en passant par l’Astrup Fearnley Museet d’Oslo et la Fondation Louis-Vuitton. Sa reconnaissance internationale a pris un nouveau tournant avec son exposition personnelle à Marseille en 2023, au Centre d’art MAMO, où ses œuvres monumentales ont illuminé le toit de la Cité Radieuse. La ville de Marseille a d’ailleurs salué son talent unique en lui remettant la Médaille d’honneur de la ville.

La perte de cet artiste visionnaire laisse un grand vide. Ses œuvres, qu’il voyait comme une façon de réaliser ses rêves et d’inspirer les jeunes artistes africains, continueront d’être une source d’admiration et un modèle d’inventivité pour l’avenir.

Thumbnail