Hervé Morin : « Michel Barnier, l’homme du consensus nécessaire pour une France en crise »
Dans une interview accordée au Figaro, Hervé Morin, président des Centristes et de la Région Normandie, a partagé son analyse sur la situation politique actuelle en France, marquée par la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale. À quelques jours de sa rentrée politique à Épreville-en-Lieuvin, Morin a estimé que Barnier était capable de gérer cette période de transition délicate.
Michel Barnier, un choix pragmatique
Hervé Morin a souligné que la situation exigeait moins un gouvernement de transformation qu’un gouvernement de gestion, apte à remettre la France sur de bons rails en matière de budget et de sécurité sociale. Grâce à son expérience, Barnier apparaît, selon Morin, comme un homme capable de créer un consensus minimum, nécessaire pour éviter que la France ne sombre dans une crise politique et financière.
Le président des Centristes a aussi exprimé ses inquiétudes quant à l’instabilité actuelle, accentuée par l’absence d’un programme politique clair et l’endettement alarmant du pays. Il n’a pas hésité à pointer du doigt Emmanuel Macron, qu’il juge responsable de cette situation, notamment par la dissolution précipitée de l’Assemblée nationale après les élections européennes.
Divergences à droite
Interrogé sur les divergences internes à la droite, notamment entre Laurent Wauquiez et Nicolas Sarkozy, Hervé Morin a estimé que la participation de la droite à un gouvernement de cohabitation était une nécessité pour éviter le pire. Il a toutefois réaffirmé son attachement à sa région, excluant toute participation personnelle à un gouvernement Barnier.
Enfin, Hervé Morin a vivement critiqué les propos de Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Économie, qui a pointé la responsabilité des collectivités locales dans la dérive des comptes publics. Selon Morin, ces accusations sont infondées, rappelant que l’endettement des collectivités locales est stable depuis des décennies et représente seulement 8% de la dette totale de la France.
Il conclut en appelant à une action politique basée sur la décentralisation et la responsabilité, réaffirmant sa collaboration avec des personnalités comme David Lisnard et François-Xavier Bellamy pour construire un projet de rupture avec l’ordre établi.