Hassan Guerrar présente « Barbès, little Algérie » : « Changer les a priori sur Barbès »

01 septembre, 2024 / Alice Leroy

Hassan Guerrar, attaché de presse devenu réalisateur, fait ses débuts derrière la caméra avec Barbès, little Algérie, un film en compétition au Festival du film francophone d’Angoulême. Cette œuvre, portée par Sofiane Zermani (Fianso), explore la binationalité et la solidarité dans le quartier emblématique de Barbès, tout en posant des questions cruciales sur le sort des sans-papiers.

Guerrar explique dans un entretien pour FranceInfo Culture qu’il a décidé de réaliser ce film pendant la période du Covid, encouragé par la réalisatrice Audrey Diwan. Le film se concentre sur le quartier de Barbès, souvent mal perçu par le grand public. « Je serais heureux que les a priori changent », déclare-t-il, soulignant qu’il voulait montrer la joie de vivre et la solidarité qui existent malgré les difficultés. Selon lui, Barbès est un quartier méconnu, et à travers ce film, il souhaite redonner une image plus positive et authentique de cet endroit.

Le film aborde des thèmes sérieux sous une apparente légèreté. Il interroge sur la situation des sans-papiers, leur impossibilité de travailler légalement, et les contradictions du système qui les pousse souvent à la marginalité. « C’est une question que je pose », insiste Guerrar, tout en mettant en avant l’importance du bénévolat, un aspect très personnel du film puisqu’il s’inspire de son propre engagement.

En choisissant Sofiane Zermani pour incarner Malek, le personnage principal, Guerrar voulait rendre hommage à la communauté binationale. Malek est un personnage moderne, élégant, et profondément attaché à ses racines algériennes. « Je pense qu’il n’y a pas eu de film encore sur un vrai binational algérien », explique-t-il, ajoutant que Fianso incarne parfaitement ce rôle avec une rare puissance.

Présenté à Angoulême, Barbès, little Algérie a été chaleureusement accueilli par le public, recevant des ovations qui ont profondément touché le réalisateur. Le film, qui sortira en octobre en France, est une exploration de l’identité, de la communauté, et de la solidarité dans un quartier vibrant, malgré les défis auxquels il fait face.

Alice Leroy