Le quotidien israélien Haaretz a révélé que Paragon Solutions, une société israélienne accusée par WhatsApp d’avoir ciblé des dizaines d’utilisateurs, dont des journalistes, a été créée par l’ancien Premier ministre Ehud Barak. L’entreprise est dirigée par Ehud Schneerson, ex-commandant de l’unité de cybersécurité 8200 de l’armée israélienne.
D’après Haaretz, Paragon Solutions a commercialisé son logiciel espion, Graphite, auprès d’agences de « maintien de l’ordre » en Israël, en Europe et aux États-Unis, sous la supervision du ministère israélien de la Défense.
Un responsable de WhatsApp a déclaré vendredi dernier que Paragon Solutions avait mené des attaques visant plusieurs dizaines d’utilisateurs, parmi lesquels des journalistes et des membres d’organisations de la société civile. Suite à cet incident, WhatsApp, propriété de Meta, a envoyé une lettre à Paragon pour exiger l’arrêt immédiat de ses activités.
Dans un communiqué officiel, WhatsApp a affirmé sa détermination à « défendre le droit à des communications sécurisées et privées », tandis que Paragon n’a fait aucun commentaire à ce sujet.
Le même responsable a confirmé à l’agence Reuters qu’environ 90 utilisateurs de la plateforme avaient été visés par cette tentative de piratage. Il a refusé de divulguer l’identité des personnes ciblées ou leur emplacement géographique, précisant simplement qu’il s’agissait de figures issues de la société civile et des médias. Il a également indiqué que WhatsApp avait depuis « contrecarré » la tentative d’intrusion.
Interrogé sur les preuves établissant la responsabilité de Paragon dans cette attaque, le responsable s’est abstenu de fournir des détails, indiquant seulement que l’affaire avait été signalée aux autorités compétentes et à des « partenaires du secteur ».