Guillaume Meurice convoqué par Radio France : décision de la commission de discipline le 30 mai

Entrevue 1

Suspendu de l’antenne de France Inter depuis le début du mois, Guillaume Meurice, l’humoriste connu pour ses interventions dans l’émission « Le Grand Dimanche soir », risque de perdre définitivement son poste. Il a été convoqué par la commission de discipline de Radio France, et une décision sera rendue le 30 mai. Meurice a ironisé sur la situation en déclarant sur les réseaux sociaux : « Licenciement is coming », en référence à la célèbre phrase « Winter is coming » de la série « Game of Thrones ».

Des accusations de faute grave

Radio France envisage une « rupture anticipée pour faute grave ». La convocation précise qu’aucune décision définitive ne sera prise avant deux jours ouvrables après la commission, et que Meurice peut demander une extension de ce délai à huit jours. Lors de son entretien préalable, Meurice avait été accompagné d’un délégué syndical Sud. Pour la commission de discipline, il pourra se faire assister par un salarié de Radio France de son choix.

La direction de Radio France reproche à Meurice d’avoir répété des propos polémiques malgré une mise en demeure de l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique). Le syndicat Sud conteste ces accusations, affirmant que les éléments en possession de la DRH de Radio France ne justifient pas une sanction aussi sévère.

Des propos controversés

La suspension de Guillaume Meurice, survenue le 2 mai, fait suite à la répétition d’une blague controversée sur Benyamin Netanyahou, initialement prononcée fin octobre. Meurice avait comparé le Premier ministre israélien à « une sorte de nazi mais sans prépuce », déclenchant une plainte de l’Organisation juive européenne (OJE) pour « provocation à la haine antisémite » et « injures publiques à caractère antisémite ». Cette plainte a été classée sans suite par le parquet de Nanterre.

Le 28 avril, alors que la plainte venait d’être classée, Meurice avait répété sa blague à l’antenne, se moquant de la situation en disant que c’était « sa première blague autorisée par la loi française ».

Réactions et soutien

La suspension de l’humoriste a suscité des réactions variées. Les employés de France Inter ont critiqué cette décision, et une grève le 12 mai a perturbé les programmes de la station. Charline Vanhoenacker, collègue de Meurice, a exprimé son mécontentement à l’antenne.

Guillaume Meurice a également reçu le soutien de personnalités de gauche et de la rédaction de France Inter, qui s’inquiètent pour la liberté d’expression et la caricature dans le service public. La suspension intervient dans un contexte de fusion de l’audiovisuel public, projet défendu par la ministre de la Culture, Rachida Dati, et qui suscite des grèves parmi les personnels de Radio France et France Télévisions.

Le 30 mai, la commission de discipline rendra sa décision, et l’avenir de Guillaume Meurice sur France Inter sera fixé.

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