Le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, se prépare à rencontrer les syndicats représentatifs des trois versants de la fonction publique le 7 novembre prochain, en pleine controverse autour du projet de durcissement des conditions d’indemnisation des arrêts maladie. Ce projet, prévu dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, propose de réduire l’indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires à trois jours de carence et à 90% du salaire, contre un seul jour de carence et 100% du salaire actuellement.
Face aux critiques, Kasbarian promet une « concertation » avec les partenaires sociaux pour discuter de cette mesure et des sujets majeurs pour la fonction publique. Cependant, la tension est palpable, notamment depuis les propos incisifs de la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, qui a accusé le ministre de « détester les fonctionnaires » et qualifié ce projet de « populiste » et « dangereux ».
Le ministre, interrogé sur Sud Radio, a défendu sa proposition, affirmant qu’il s’agit d’une « mesure attendue par les Français » et rappelant sa volonté d’avancer dans le dialogue social. Il a aussi mentionné d’autres sujets potentiellement débattus lors de cette rencontre, tels que la rémunération au mérite, la suppression des catégories A, B et C et la revalorisation du point d’indice, ce dernier restant toutefois soumis aux « marges budgétaires » et ne figurant pas parmi les promesses de la réunion à venir.
Le projet de suppression des catégories, qui fixe actuellement la progression de carrière des fonctionnaires en fonction de leur niveau de diplôme, reste sur la table. Selon Kasbarian, ces catégories créent des « plafonds de verre » pour de nombreux agents publics, empêchant une évolution flexible des carrières, une position déjà défendue par son prédécesseur Stanislas Guérini.
Cependant, cette remise en question du statut des catégories rencontre une opposition ferme des syndicats, qui soulignent l’importance de ces garanties pour la reconnaissance des qualifications et le droit à une carrière structurée. Les syndicats avaient ainsi rejeté cette proposition en mai dernier, estimant qu’elle représentait un recul pour la fonction publique.
Outre la suppression des catégories, Kasbarian prévoit d’aborder la question de la rémunération au mérite, un autre point de friction avec les syndicats, ainsi que le licenciement en cas d’insuffisance, soulignant que « rien n’est tabou » dans le cadre du dialogue social. Ces discussions s’annoncent donc cruciales, avec en jeu des réformes susceptibles de transformer en profondeur le statut des fonctionnaires.