Guillaume Kasbarian félicite Elon Musk et provoque une tempête politique en France
Le ministre français de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, s’est retrouvé au centre d’une controverse politique après avoir félicité Elon Musk pour sa nomination par Donald Trump à un poste stratégique au sein de son nouveau gouvernement. Musk a été désigné pour piloter un ministère de l’« efficacité gouvernementale », chargé de réduire la bureaucratie et de restructurer les agences fédérales américaines. Ce poste, partagé avec l’homme d’affaires Vivek Ramaswamy, marque la volonté de Trump de mettre en place une administration fédérale plus libérale et centralisée.
Sur le réseau social X, propriété d’Elon Musk, Kasbarian a salué cette nomination : « Félicitations pour ce grand défi, Elon Musk ! Je me réjouis de partager avec vous les meilleures pratiques pour faire face à l’excès de bureaucratie, réduire les lourdeurs administratives et repenser les organisations publiques au bénéfice de l’efficacité des agents publics. » Une déclaration qui a immédiatement déclenché de vives réactions de l’opposition française, particulièrement à gauche, accusant Kasbarian de rapprochements idéologiques avec le trumpisme.
Une opposition unanime contre les félicitations de Kasbarian
À gauche, de nombreuses figures politiques ont réagi avec indignation. Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a dénoncé cette déclaration comme une incursion du trumpisme au sein même du gouvernement français, affirmant : « On pensait que le trumpisme en France se limitait à l’extrême droite. On se trompait. » De même, l’ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, aujourd’hui député socialiste, s’est dit « choqué » par cette célébration publique de Musk.
Marine Tondelier, leader des écologistes, a quant à elle comparé le message du ministre à un article du Gorafi, soulignant l’absurdité de la situation. Les communistes, par la voix de leurs élus comme le sénateur Pierre Ouzoulias, ont quant à eux fustigé Kasbarian pour son prétendu alignement avec une vision libertarienne qui, selon eux, menace les valeurs républicaines et le service public.
Un embarras pour le gouvernement, des soutiens prudents de la droite
Face aux critiques, le gouvernement français a tenté de minimiser la portée de cette déclaration. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a clarifié que ce message ne reflétait pas un alignement idéologique avec l’administration Trump ou ses priorités libertariennes, affirmant que Kasbarian souhaitait simplement échanger sur des pratiques de simplification administrative.
À droite, certains soutiens se sont néanmoins fait entendre. Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a exprimé son appui à Musk, estimant que le milliardaire pourrait incarner le modèle d’un « comité de la hache anti-bureaucratique », une idée qu’elle-même avait évoquée lors de sa campagne présidentielle. Plusieurs députés de la majorité ont cependant manifesté un certain malaise, l’un d’eux estimant que le message de Kasbarian risquait de brouiller la communication gouvernementale à l’approche du projet de loi sur la débureaucratisation prévu en janvier.
Ce n’est pas la première fois que le ministre de la Fonction publique fait polémique. Depuis sa prise de fonction, Guillaume Kasbarian est accusé de porter une vision trop libérale de la fonction publique. Son projet de réforme prévoit notamment le gel du point d’indice des fonctionnaires et une réduction des indemnités de congé maladie, des mesures qui ont déjà provoqué la grogne syndicale. Une mobilisation des fonctionnaires pourrait avoir lieu dans les prochaines semaines pour protester contre ces nouvelles mesures d’austérité.
L’épisode des félicitations adressées à Elon Musk semble donc cristalliser une ligne de fracture entre le gouvernement et les syndicats, renforcée par une opposition de gauche unie dans son rejet des méthodes libérales de simplification administrative. Alors que Kasbarian prépare un projet de loi sur la débureaucratisation, son soutien public à Elon Musk pourrait bien devenir un nouveau défi pour Michel Barnier et son gouvernement, pris entre la volonté de réformer et la nécessité de maintenir un certain équilibre idéologique.