Alors même qu’une fragile discussion sur un cessez-le-feu en mer Noire peine à aboutir, l’Ukraine accélère encore sa stratégie de dissuation navale. Kiev vient de dévoiler son dernier drone naval, baptisé Katran (« requin » en ukrainien). Équipé de torpilles, ultrarapide, furtif et doté d’une portée impressionnante de 1 000 kilomètres, le Katran pourrait redéfinir les rapports de force face à la Russie sur le front maritime.
Un drone redoutable pour une flotte russe déjà affaiblie
Annoncé par Mykhaïlo Fedorov, ministre ukrainien de la Transformation numérique, ce nouvel engin est loin d’être un simple gadget : capable d’atteindre les 130 km/h grâce à ses deux hydrojets, le Katran peut mener à la fois des frappes ciblées et des missions de reconnaissance. Sa communication satellite sécurisée lui permet d’opérer en silence radio complet, compliquant énormément toute tentative de contre-attaque ou d’interception. Le drone est en outre équipé d’un puissant système de guerre électronique destiné à neutraliser les drones russes, ainsi que de lanceurs de fumée et de fusées éclairantes pour éviter les ripostes ennemies. Une sophistication technologique inédite qui inquiète à juste titre Moscou, déjà échaudé par la perte humiliante du croiseur Moskva en avril 2022.
L’Ukraine maître du jeu naval en mer Noire ?
Depuis l’invasion russe, l’Ukraine a déjà déployé une quinzaine de drones navals, mais aucun n’était comparable au Katran, dont la polyvalence et la rapidité ouvrent désormais de nouvelles perspectives tactiques. Kiev peut ainsi combiner efficacement drones kamikazes bon marché, appareils sophistiqués à haute vitesse, et même des navires-drones capables de lancer d’autres drones aériens, pour saturer les défenses ennemies. Face à ces nouvelles capacités, la flotte russe se retrouve contrainte à une prudence extrême, donnant à l’Ukraine un avantage indéniable dans les négociations. Avec le Katran, Kiev n’entend pas seulement frapper fort, mais aussi peser lourd sur la diplomatie internationale, prouvant une fois encore que la guerre navale vient d’entrer dans une ère radicalement nouvelle.