Guerre en Ukraine : Poutine menace à nouveau d’utiliser l’arme nucléaire

Entrevue 1

Le président russe Vladimir Poutine a signé ce mardi 19 novembre un décret élargissant les conditions justifiant le recours aux armes nucléaires. Cette décision intervient alors que les États-Unis ont récemment autorisé l’Ukraine à frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée, un geste perçu comme une provocation par Moscou.

L’élargissement des conditions d’utilisation des armes nucléaires mentionne notamment le lancement de missiles balistiques contre la Russie. Une attaque menée par un pays non doté de l’arme atomique, mais soutenu par une puissance nucléaire, comme l’Ukraine avec l’aide des États-Unis, pourrait également être considérée comme une agression conjointe, nécessitant une riposte nucléaire, selon ce décret. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a justifié cette mesure en évoquant un besoin d’adapter les doctrines militaires à la « situation actuelle ».

Les tensions montent après les frappes autorisées par Washington

La décision des États-Unis d’autoriser l’Ukraine à utiliser des missiles longue portée sur le territoire russe marque un tournant dans le conflit. Bien que les frappes soient pour l’instant ciblées, notamment sur la région frontalière de Koursk, Moscou considère cela comme une escalade dangereuse. Le Kremlin accuse les États-Unis d’agir comme un co-belligérant dans la guerre en soutenant directement les frappes ukrainiennes.

Cette autorisation survient dans un contexte de recrudescence des attaques meurtrières en Ukraine, où les bombardements russes continuent de faire des victimes civiles et de détruire les infrastructures stratégiques.

Une intensification des frappes meurtrières

La nuit dernière, une frappe de drone russe a détruit un dortoir dans la région de Soumy, au nord-est de l’Ukraine, tuant sept personnes, dont un enfant. Plusieurs autres sont toujours portées disparues sous les décombres. Cet événement s’ajoute à une attaque de missile deux jours plus tôt dans la même région, qui avait causé la mort de huit civils.

Ces bombardements réguliers ciblent non seulement les civils, mais également les infrastructures énergétiques ukrainiennes, plongeant des millions de personnes dans l’incertitude et la précarité à l’approche de l’hiver.

Une réponse résolue des alliés occidentaux

Face à cette nouvelle menace nucléaire, les pays occidentaux réaffirment leur soutien à Kiev. Le président français Emmanuel Macron a déclaré que la France ne faiblirait pas dans son appui à l’Ukraine, saluant la « résistance courageuse » des Ukrainiens contre ce qu’il qualifie de « guerre d’agression illégale et injustifiable ». Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a pour sa part averti que permettre à Vladimir Poutine de « parvenir à ses fins » renforcerait une Russie encore plus agressive.

Depuis le début du conflit en février 2022, Vladimir Poutine a maintes fois utilisé la rhétorique nucléaire comme un levier d’intimidation. Pourtant, la signature de ce décret marque une étape supplémentaire dans l’escalade. Alors que les États-Unis soutiennent désormais plus ouvertement les frappes ukrainiennes, le spectre d’un affrontement direct entre puissances nucléaires plane plus que jamais.

Loin de s’apaiser, la guerre en Ukraine semble entrer dans une phase encore plus dangereuse, où chaque décision prise par l’une ou l’autre des parties pourrait avoir des conséquences irrémédiables sur la stabilité mondiale.

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