Guerre commerciale imminente : l’Europe vacille, l’Amérique triomphe

Entrevue 1

Malgré une incertitude croissante avec l’entrée dans cette année 2025, les marchés financiers mondiaux devraient continuer leur progression, portés par la puissance des actions américaines. Mais cette embellie cache mal des menaces profondes, notamment celles liées à la politique protectionniste de Donald Trump, fraîchement réélu à la présidence des États-Unis.

Une croissance américaine triomphante

Les analystes de Wall Street prévoient une progression de 9 % de l’indice S&P 500 en 2025, pour atteindre environ 6 500 points. Cette dynamique, bien que moindre que les 25 % de hausse enregistrés en 2024, témoigne de la vitalité économique américaine, renforcée par des politiques fiscales agressives et un marché de l’énergie compétitif.

Toutefois, cette prospérité apparente pourrait être fragilisée par une éventuelle guerre commerciale. Trump a promis des droits de douane pouvant atteindre 20 % sur toutes les importations aux États-Unis, avec des taux encore plus élevés ciblant la Chine. Si ces mesures se concrétisent, elles pourraient constituer le plus grand tournant protectionniste depuis la Grande Dépression.

L’Europe face à ses faiblesses

De ce côté de l’Atlantique, l’Union européenne montre une fois de plus son incapacité chronique à réagir efficacement. Les prévisions de croissance pour la zone euro stagnent à un modeste 0,9 % pour 2025, selon un sondage récent du Financial Times. La paralysie politique en Allemagne et la rigidité institutionnelle de l’UE freinent toute initiative à même de contrer les conséquences d’une guerre commerciale imminente.

Les économistes s’accordent à dire que l’UE reste particulièrement vulnérable. Ses surplus commerciaux massifs avec les États-Unis en font une cible de choix pour Washington. De plus, la menace d’une Chine inondant les marchés mondiaux de produits bon marché en réaction aux mesures de Trump ajoute une pression supplémentaire.

Malgré des sommets quasi-records sur les marchés boursiers européens, les investisseurs mondiaux restent sceptiques. L’indice Euro Stoxx 600 continue de sous-performer face au S&P 500, avec une décote record de 40 %. Ce contraste reflète les lacunes structurelles d’une Union européenne enlisée dans ses règlements bureaucratiques et son manque d’innovation.

À l’intérieur de l’UE, l’absence de leadership clair complique davantage la situation. En Allemagne, les élections anticipées de février 2025 laissent planer le doute sur la capacité du pays à constituer un gouvernement stable. La France, quant à elle, semble condamnée à une stagnation politique sous Emmanuel Macron jusqu’à la fin de son mandat.

Face à ces défis, il est temps pour les nations européennes de reprendre leur destin en main. La dépendance à l’égard des institutions supranationales comme l’UE montre ses limites. L’Europe doit se réinventer, rétablir sa compétitivité industrielle et adopter des politiques plus pragmatiques et moins dogmatiques.

L’ascension continue des marchés américains et la résilience économique des États-Unis, malgré les risques politiques, rappellent une réalité simple : la souveraineté économique et politique est la clé de la prospérité. L’Europe peut-elle relever ce défi ? Ou continuera-t-elle à s’enfoncer dans une dépendance qui ne sert que ses propres faiblesses ?

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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