L’opposition de centre droit a remporté les élections législatives du Groenland, selon les résultats partiels annoncés par la chaîne publique KNR. Le parti Démocrates, qui se revendique « sociale-libéral » et prône l’indépendance à long terme, a devancé la coalition sortante. Ce scrutin a également été marqué par une poussée significative du parti nationaliste Naleraq, qui milite pour une rupture rapide avec le Danemark.
La participation a été particulièrement élevée à Nuuk, au point que l’horaire de fermeture du principal bureau de vote a été prolongé. Cet engouement électoral témoigne de l’importance croissante des questions liées à l’indépendance et à l’influence étrangère sur l’île arctique. En toile de fond, le Groenland continue d’attirer les convoitises internationales, notamment des États-Unis. Donald Trump, qui avait déjà exprimé son intérêt pour l’île en 2019, aurait tenté d’influencer les élections, alimentant un climat de méfiance envers les ingérences extérieures.
Si l’ensemble des principaux partis groenlandais s’accordent sur le principe d’une souveraineté future, les divergences portent sur le calendrier. Naleraq pousse pour une indépendance immédiate, tandis que la coalition sortante, composée de l’Inuit Ataqatigiit (IA) et du Siumut, estime qu’une rupture avec le Danemark doit être précédée d’un renforcement économique. Aujourd’hui, le Groenland reste largement dépendant de la pêche et des subventions annuelles de Copenhague, qui représentent 20 % de son PIB.
Ce scrutin confirme l’évolution politique du territoire et pourrait accélérer les discussions sur son avenir. Reste à savoir si les nationalistes parviendront à imposer leur tempo ou si la prudence économique l’emportera.