Dans Grand Theft Hamlet, disponible sur MUBI depuis le 21 février, le théâtre classique s’invite dans l’univers impitoyable de Grand Theft Auto Online. Ce documentaire primé au festival South by Southwest (SXSW) suit deux comédiens britanniques, Sam Crane et Mark Oosterveen, qui, en plein confinement, décident de monter une adaptation de Hamlet à l’intérieur du jeu vidéo. Un pari aussi fou que captivant.
L’idée naît en janvier 2021, alors que le Royaume-Uni est en plein troisième confinement. Privés de scène et de public, les deux acteurs passent leurs journées sur GTA Online, un monde où la violence et le chaos règnent en maîtres. C’est en découvrant un amphithéâtre virtuel désert qu’ils ont l’idée de transformer Los Santos en scène shakespearienne. Avec l’aide de Pinny Grylls, réalisatrice et compagne de Mark, ils recrutent des inconnus du jeu pour former une troupe improbable, malgré les interruptions fréquentes de fusillades et de car-jackings.
Si le projet commence comme une simple expérimentation, il prend une dimension plus intime à mesure que la mise en scène avance. Le documentaire ne se contente pas d’explorer la collision entre la tragédie shakespearienne et l’anarchie de GTA, il capture aussi les espoirs et frustrations de Sam et Mark, en quête de sens dans un monde confiné. La citation emblématique « Être ou ne pas être » résonne d’une manière particulière, illustrant la fragilité des artistes face à l’incertitude.
Entre moments burlesques et réflexions poignantes, Grand Theft Hamlet est une œuvre hybride, à la fois loufoque et profondément humaine. Ce projet singulier prouve que même dans un jeu vidéo connu pour son chaos, la poésie peut émerger. Un documentaire à découvrir, que l’on soit amateur de Shakespeare, passionné de jeux vidéo ou simple curieux.