Un juge fédéral de Californie a ordonné à Google, lundi 7 octobre 2024, d’ouvrir son Play Store à des plateformes concurrentes. Cette décision, qui doit entrer en vigueur d’ici juillet 2025, représente un coup dur pour le modèle économique du géant américain, fondé en partie sur les commissions perçues sur les transactions via sa boutique d’applications. Google a déjà annoncé son intention de faire appel, espérant suspendre l’exécution du jugement.
Cette décision judiciaire intervient dix mois après qu’un jury a reconnu Google coupable d’abus de position dominante dans la distribution d’applications sur Android. Epic Games, créateur de Fortnite et à l’origine de la plainte, a longtemps critiqué les frais imposés par Google, pouvant atteindre 30 % des revenus générés via son Play Store. Ce verdict fait écho à d’autres affaires antitrust impliquant Google aux États-Unis et en Europe.
L’impact sur le modèle économique de Google
L’obligation d’ouvrir le Play Store à la concurrence constitue un véritable séisme pour Google, qui devra permettre l’installation d’autres boutiques d’applications sur les appareils Android. Le Play Store représente une source majeure de revenus pour l’entreprise, générant en 2021 plus de 12 milliards de dollars de bénéfices, avec des marges dépassant 70 %. En outre, le géant devra cesser de forcer l’utilisation de son propre système de paiement au sein des applications, limitant ainsi ses gains sur les achats « in app ».
Si cette ouverture à la concurrence est perçue comme une victoire par certains développeurs, Google argue que cela risque de nuire aux consommateurs. Selon le groupe, Android a permis de démocratiser l’accès aux smartphones et aux applications, un équilibre que ce jugement pourrait compromettre. Toutefois, des acteurs comme Epic Games voient une opportunité pour établir un écosystème alternatif, avec leur propre magasin d’applications dès 2025.
Une pression croissante des régulateurs mondiaux
Cette affaire n’est qu’un volet des multiples défis judiciaires auxquels Google est confronté. Aux États-Unis, le géant de la tech fait également face à des accusations de monopole sur le marché des moteurs de recherche et de la publicité en ligne. En Europe, des régulateurs se sont également penchés sur ses pratiques anticoncurrentielles, infligeant des amendes de plusieurs milliards d’euros.
Le bras de fer entre Google et les autorités de régulation pourrait redéfinir les règles du jeu dans le monde numérique, forçant le groupe à revoir son modèle économique pour intégrer ces nouvelles contraintes.