La chaîne de magasins GiFi, en difficulté depuis plusieurs années, voit son avenir suspendu à une réunion extraordinaire du Comité social et économique (CSE), reportée au vendredi 17 janvier. Ce rendez-vous, jugé crucial, pourrait marquer un tournant pour l’enseigne basée à Villeneuve-sur-Lot, employant 6 500 personnes en France, alors qu’un scénario de relance semble se dessiner en l’absence de repreneur.
Selon des informations publiées par La Lettre, les banques créancières auraient accepté d’effacer 470 millions d’euros de dettes en échange d’engagements financiers de Philippe Ginestet, le fondateur historique de GiFi. Ce dernier aurait proposé de déposer 270 millions d’euros en garantie via sa holding, après avoir vendu des actifs. En contrepartie, il se retirera de la gestion opérationnelle du groupe, qu’il dirigeait depuis 1981, tout en restant président du conseil de surveillance.
La gestion de l’enseigne sera confiée à François de Castelnau, ancien directeur financier de GiFi entre 2013 et 2019, et plus récemment cadre dirigeant chez Showroomprivé.com. Ce profil financier est chargé de redresser une entreprise plombée par des dettes massives, un changement raté de système informatique en 2023, et une forte concurrence des enseignes telles qu’Action et Maxibazar, ainsi que des plateformes comme Temu.
Les syndicats dénoncent une gestion qualifiée de « chaotique » depuis 2017, pointant des magasins déficitaires, des entrepôts obsolètes et une spirale de remises qui grèvent les marges. Bien qu’ils saluent un scénario qui préserverait une implantation locale à Villeneuve-sur-Lot, ils redoutent un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), jugé inévitable pour assurer la compétitivité de l’enseigne.
Par ailleurs, le plan de redressement prévoit une meilleure gestion des stocks, jugés surabondants, et une refonte de l’offre produit pour se différencier davantage de la concurrence. La fermeture des points de vente les moins performants et une nouvelle politique d’achats devraient également figurer parmi les priorités.
Malgré ces efforts, des défis importants restent à relever, notamment pour maintenir la confiance des actionnaires et des créanciers. Le groupe Philippe Ginestet conservera cependant le contrôle majoritaire avec plus de 50 % des parts.
Le dénouement de cette crise dépendra des décisions prises lors du CSE et de la capacité du nouvel homme fort, François de Castelnau, à redonner à GiFi sa compétitivité sur un marché de plus en plus saturé.