Invité du journal de 20 heures de TF1 ce jeudi, Gérald Darmanin, tout juste nommé ministre de la Justice, a annoncé une mesure phare : prolonger la garde à vue jusqu’à 72 heures dans les cas de violences sexuelles aggravées et de féminicides. Une proposition qu’il justifie par la nécessité de mieux protéger les victimes et de permettre des enquêtes approfondies.
Une garde à vue prolongée pour mieux protéger
Actuellement fixée à 48 heures, la garde à vue pourrait être étendue à 72 heures dans ces cas spécifiques. Cette prolongation vise à offrir une protection immédiate aux victimes tout en permettant aux enquêteurs de réaliser des constatations techniques et scientifiques essentielles, ainsi que d’interroger plus longuement les suspects.
« Cela permet de mettre en protection la femme qui a été menacée, violentée ou agressée, tout en donnant aux services de police le temps de rassembler les preuves nécessaires », a expliqué Gérald Darmanin, évoquant les leçons tirées du procès Mazan.
Une « opération place nette » dans les prisons
Le nouveau garde des Sceaux a également annoncé son intention de s’attaquer à l’usage illégal de téléphones portables en prison. Selon lui, ces appareils permettent à certains détenus de continuer à gérer leurs trafics ou même de planifier des crimes depuis leur cellule.
Pour y remédier, il souhaite intensifier les opérations de saisies et généraliser les dispositifs de brouillage, déjà installés dans 18 établissements pénitentiaires sur 186. En 2023, 53 000 téléphones et accessoires avaient été saisis par l’administration pénitentiaire. « Il est inacceptable que des détenus continuent leurs activités criminelles depuis leur cellule. Nous devons être plus fermes et plus efficaces », a-t-il martelé.
Gérald Darmanin a également plaidé pour une justice plus rapide et efficace. Il souhaite que les peines courtes soient systématiquement exécutées et propose la création de centres de détention « à taille humaine », dédiés aux courtes peines. Selon lui, cela éviterait de mélanger les détenus purgeant des peines de quelques mois avec ceux condamnés pour des crimes graves. « Une peine doit être pédagogique et immédiatement exécutée », a-t-il insisté.
Le ministre a indiqué avoir déjà engagé des discussions avec Amélie de Montchalin, nouvelle ministre des Comptes publics, pour obtenir un budget renforcé. « La lenteur de la justice est un problème majeur, malgré le travail formidable des greffiers et des magistrats », a-t-il reconnu. Nommé lundi dernier, Gérald Darmanin entame son mandat avec des propositions audacieuses, espérant réformer en profondeur le système judiciaire et pénitentiaire français.