Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur démissionnaire, a vivement critiqué la viabilité du gouvernement proposé par le Nouveau Front populaire (NFP) lors de son intervention sur RMC et BFMTV ce mardi. Selon lui, ce gouvernement ne tiendrait pas plus d’une journée en raison de l’absence d’une majorité solide à l’Assemblée nationale. Cette déclaration renforce la justification donnée par le président Emmanuel Macron pour écarter Lucie Castets, candidate de la gauche, pour le poste de Premier ministre.
Le ministre a écarté toute possibilité de collaboration avec La France insoumise (LFI), décrivant le parti comme dangereux « à la fois pour des questions d’antisémitisme et de respect des forces de l’ordre ». Toutefois, il a clairement ouvert la porte à une éventuelle coalition avec des éléments plus modérés de la gauche, notamment les socialistes et les communistes, n’ayant pas été exclus par le président de la République.
En particulier, Darmanin a mis en avant la figure de Bernard Cazeneuve, ancien ministre de l’Intérieur sous François Hollande, le qualifiant de « grand républicain laïc » et de candidat potentiellement favorable pour une coalition. Cela indique une tentative de Macron et de son camp de chercher des alliés potentiels au sein de la gauche traditionnelle pour stabiliser le paysage politique actuel.
Par ailleurs, les réactions du NFP et de ses alliés ont été immédiates. Lucie Castets a appelé à une mobilisation contre ce qu’elle considère être un « déni de démocratie », et Jean-Luc Mélenchon de La France insoumise a annoncé l’intention de présenter une motion de destitution contre le président Macron.
La crise actuelle illustre la tension entre la nécessité de stabilité institutionnelle et la dynamique de plus en plus polarisée de la politique française, où les alliances traditionnelles sont remises en question et de nouvelles stratégies doivent être envisagées pour former un gouvernement stable. Le débat autour de la figure de Cazeneuve pourrait devenir un point focal dans les efforts pour atteindre un consensus au sein d’une Assemblée nationale fracturée.