Lors de son intervention sur France Inter le 30 septembre, Gérald Darmanin a suscité une vive polémique avec sa déclaration : « Le petit blanc vote Le Pen, et le petit beur vote Mélenchon. » En quelques mots, l’ancien ministre de l’Intérieur a résumé le paysage électoral français dans une dichotomie réductrice, où les identités ethniques semblent déterminer les choix politiques.
Darmanin a justifié son propos en avançant que le camp présidentiel « a été très mauvais sur les discriminations, » suggérant ainsi que les Français issus de milieux modestes se tournent vers les extrêmes par frustration. En qualifiant les électeurs de « petit blanc » et de « petit beur, » il met en avant une vision manichéenne de l’électorat, ignorant la complexité des motivations qui sous-tendent leurs choix. Une telle analyse ne fait que renforcer des stéréotypes et ne prend pas en compte la diversité des opinions au sein même de ces catégories.
Une résonance inquiétante
Cette façon de catégoriser les électeurs pourrait non seulement diviser davantage la société française, mais aussi détourner l’attention des véritables enjeux qui touchent ces communautés. Au lieu de proposer des solutions concrètes pour répondre aux préoccupations des électeurs, Darmanin semble plus intéressé par un discours qui flatte les émotions, et qui, de surcroît, risque de renforcer les clivages.
La stratégie de Darmanin peut être perçue comme une manœuvre politique visant à regagner le soutien d’un électorat populaire en perte de repères. En se positionnant comme un observateur des fractures de la société, il pourrait chercher à se réinventer après son passage au ministère. Pourtant, cette approche ne fait que masquer la déconnexion qui existe souvent entre les élites politiques et les réalités vécues par les Français de toutes origines.
La complexité des choix électoraux
Finalement, le discours de Darmanin, avec ses références au « petit blanc » et au « petit beur, » témoigne d’une volonté de simplification qui ne rend pas justice à la richesse et à la diversité des opinions politiques en France. En se concentrant sur ces étiquettes ethniques, il risque de passer à côté des véritables préoccupations des électeurs et de contribuer à une polarisation qui ne sert ni la démocratie ni le dialogue social. Cette démarche soulève des questions sur l’authenticité de sa volonté de rapprochement avec « la France populaire. »